L’utilisation de l’engrais est devenue incontournable dans l’augmentation de la production agricole et dans la réalisation du potentiel des opportunités en agro-industrie. Cependant, l’amélioration de la qualité des engrais et la mise en œuvre des règlements de la CEDEAO dans le domaine des engrais restent un défi pour notre pays.
C’est pour pallier ces difficultés que le Centre international pour le développement des engrais (IFDC) et la Direction nationale de l’agriculture ont initié mardi au Grand hôtel un atelier sur le développement d’une feuille de route pour la mise en œuvre des textes réglementaires de la CEDEAO en matière d’engrais.
Cette initiative est d’autant plus importante que les sujets de discussion sont relatives au renforcement des capacités administratives, d’inspection et d’analyse des cadres et agents de la Direction nationale de l’agriculture (DNA) et de ses démembrements en matière de contrôle de la qualité des engrais, à la dotation en équipements du laboratoire de la DNA, à la relecture des textes régissant le contrôle de la qualité des engrais au Mali et leur adéquation avec les règlements communautaires ; ainsi qu’à la revue des outils de contrôle de qualité et la dotation en équipements du LABOSEP de l’Institut d’économie rurale (IER).
L’application des textes relatifs au contrôle de la qualité des engrais ne va pas de soi, a reconnu Demba Diallo, le chef du bureau statistique, suivi et évaluation à la Direction nationale de l’agriculture : « L’application des textes est vraiment difficile parce que ceux qui sont chargés de les faire appliquer ont très souvent du mal à les comprendre. Il faut vraiment former ces agents chargés de l’application des textes. A cet effet, la rédaction d’un manuel est en cours qui va mieux expliquer aux agents comment contrôler et mettre tout le monde au même niveau d’information. Il faudra également que les fournisseurs d’engrais, eux aussi, puissent maitriser les textes. Cela leur permettra de savoir la qualité et les normes requises par nos textes. Il faut vraiment que tout le monde ait l’information. Quand tout le monde aura eu l’information, nous pourrons ensuite penser aux sanctions ».
Cet atelier, à en croire Djimasbé Ngaradoum, prend source dans une histoire de collaboration agissante et a fait l’objet de contacts intensifs entre les hauts responsables du ministère du Développement rural du Mali et de l’IFCD. Suite à la sollicitation du gouvernement malien pour l’appui au ministère dans le cadre de la mise en œuvre des textes communautaires en matière d’engrais, le Centre international pour le développement des engrais prévoit que cet atelier de deux jours va déboucher sur une feuille de route.
La DNA et l’IFDC, a assuré Demba Diallo, ont décidé de passer à la vitesse supérieure en signant une convention de travail. Celle-ci prévoit, entre autres, la participation d’un expert de l’IFCD en qualité de personne ressource aux travaux du comité national des engrais ; la publication dans le Journal officiel du Mali du règlement CREG du 13 décembre 2012 relatif au contrôle de qualité des engrais dans l’espace CEDEAO ; la réalisation d’une étude d’évaluation de la qualité des engrais commercialisés au Mali.
K. DIAKITE
source : Essor