Après les » Bons Covid-19 « , en avril 2020, les huit Etats membres de l’UMOA sont dans une dynamique de recherche de fonds conséquents pour le financement de leur plan de relance économique après la pandémie de Covid-19. Au regard du volume exceptionnel de ces émissions, les Etats, après l’accord de la BCEAO et en concertation avec l’Agence UMOA-Titres, vont structurer et émettre des titres dits » Obligations de Relance « . Ce volume de besoin est le plus important à être mobilisé sur une même année depuis la création du marché local de la dette.
La crise sanitaire mondiale de la Covid-19 a eu des impacts majeurs sur les économies des États membres de l’UEMOA en 2020. Pour l’année 2021, les États ambitionnent de retrouver le taux de croissance économique moyen de 6,5% par an qu’ils réalisaient avant la crise. A cet effet, ils ont mis en place, dans le cadre de leur budget 2021, des plans de relance économique ambitieux. Pour le financement de ces plans, les États ont prévu de faire appel au marché financier régional et de mobiliser des ressources extérieures.
L’Agence UMOA-Titres, qui a été créée par la BCEAO, en 2013, pour soutenir et organiser l’émission des titres publics par adjudication sur le marché financier régional, a recueilli auprès des États membres de l’Union leurs besoins de financement pour l’année 2021. Ce volume de besoin est le plus important à être mobilisé sur une même année, depuis la création du marché local de la dette.
Au regard du volume exceptionnel de ces émissions, les Etats, après accord de la BCEAO et en concertation avec l’Agence UMOA-Titres, vont structurer et émettre des titres dits » Obligations de Relance » (OdR) pour le financement de leurs plans de relance économique, à l’image de ce qui avait été fait pour les » Bons Covid-19 « , en avril 2020, au début de la pandémie.
Le programme d’émission de l’année 2021 comprend ainsi des Bons du Trésor et des Obligations de Relance. Pour cette semaine en cours, la Côte d’Ivoire a émis, hier, pour 65 milliards de FCFA, le Mali sera en lice, ce mercredi, pour 80 milliards et le Sénégal, le 26 février, pour 75 milliards de FCFA.
Dans l’UEMOA, tous les titres publics sont admissibles automatiquement sur les guichets classiques de refinancement de la BCEAO, qui fournit de la liquidité aux banques. Afin de permettre aux Etats d’émettre les Obligations de Relance à des conditions favorables, la BCEAO a mis en place un guichet spécial de refinancement dénommé « Guichet de relance « , qui leur est spécifiquement destiné. Toutes les Obligations de Relance émises par les États en 2021 sur le marché des titres publics sont éligibles à ce guichet. Les banques pourront mobiliser sur ce guichet spécial des ressources pour une durée de six mois renouvelables au taux minimum de soumission aux adjudications de la BCEAO, qui est actuellement de 2%.
Par cette décision, la Banque Centrale entend continuer à soutenir les efforts des États dans la mobilisation des ressources financières à des conditions plus souples pour amorcer la reprise économique au niveau de l’UEMOA.
Les taux d’intérêt de sortie des obligations de relance seront déterminés par le marché. Toutefois, dans un contexte où les taux d’intérêt sont en baisse sur le marché financier international, la Banque Centrale encourage fortement les Trésors nationaux et les investisseurs à ne s’accorder que sur des taux de sortie tenant compte de ce contexte.
La structuration des Obligations de Relance et les facilités de refinancement, mises en place par la BCEAO, devraient permettre d’y parvenir.
Y. CAMARA
Source : l’Indépendant