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MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD D’ALGER Des partenaires exigent au Mali la mise en route effective

 

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Comme le dit l’adage, il est facile de voler un tam-tam, mais là où le jouer sans être découvert reste un problème entier. En effet, si IBK a voulu vaille que vaille signer un accord à brandir ensuite comme un trophée de guerre, au point de renoncer à tous les amendements prévus par les experts du Gouvernement, il se trouve pris dans son propre piège parce que l’application lui pose déjà problème, pendant que les partenaires de la communauté internationale s’impatientent.

Pour avoir dit que l’Accord issu des négociations d’Alger comportait des dispositions difficiles à appliquer, nous avons été traités de Cassandre annonçant l’apocalypse. Aujourd’hui, l’histoire est en train de nous donner raison car après les premières lézardes au sein du Comité suivi, on va maintenant droit vers le blocage de la mise en œuvre dudit Accord.

En effet, les réunions du Comité de suivi se succèdent sans trop apporter des avancées quant à l’exécution des différents points retenus dans le chronogramme d’exécution des différentes actions urgentes à mettre en œuvre et qui reviennent majoritairement à nos pouvoirs publics. En effet, la Coordination des mouvements armés (Cma) et la Plateforme des mouvements d’autodéfense avaient, d’un commun accord, proposé un planning de 15 actions urgentes à mettre en œuvre dans un délai de trois mois, plus précisément de décembre 2015 à février 2016.

Ce planning exige l’exécution immédiate des points suivants : la sécurisation et la prise en charge des membres du Comité de suivi de l’Accord (Csa) et des sous-comités ; le partage du pouvoir avec notamment la mise en place d’un Gouvernement de transition, la représentation des différentes parties signataires au sein des autres institutions de la République, dans les ambassades, consulats, directions nationales et générales, projets et programmes ainsi que dans les forces armées ; la libération des prisonniers et détenus du fait du conflit et enfin la prise en charge des combattants dans une période pré cantonnement avec une dotation en vivres et la construction de sites de cantonnement suffisants répondant aux normes de sécurité et aux attentes des combattants.

Selon le chronogramme, à ces mesures à prendre immédiatement, dès ce mois de décembre, il faut ajouter d’autres qui doivent connaître un début d’exécution en ce même mois de décembre, pour se poursuivre dans le délai imparti, à savoir jusqu’en fin février 2016, soit trois mois. Il s’agit par exemple de l’opérationnalisation des régions de Taoudenit et Ménaka, des cercles d’Almoustarat et Achibogho et autres découpages territoriaux.

Un délai de 30 jours pour installer des autorités transitoires

Mais dès ce mois de décembre, le Gouvernement doit s’exécuter, notamment en ce qui concerne la mise en place d’un observatoire indépendant pour veiller sur l’application de l’Accord d’Alger et parachever la mise en place de la Commission vérité justice et réconciliation (Cvjr). Il y a aussi le point n°03 du plan d’actions, plus précisément la mise en place des autorités transitoires à Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni. Un délai de 30 jours a été fixé à cet effet et il s’agissait de tenir d’abord une concertation entre les parties pour ensuite prendre une ordonnance ou faire voter une loi en ce sens afin que l’on puisse passer à la désignation consensuelle de ces autorités de transition.

Comme on le voit, le duo Cma-Plateforme entend aller très vite pour amener le gouvernement à réaliser ces actions urgentes pour sauver l’Accord. Mais malgré cette pression, qui survient après plusieurs mois de tergiversations, le Gouvernement semble camper sur sa position, se contentant, à chaque rencontre du Comité de suivi, d’y envoyer des représentants différents de ceux qui étaient à la rencontre précédente. Une façon de torpiller le suivi régulier du dossier car à chaque fois, comme le déplorent des observateurs de la communauté internationale, on envoie siéger des ministres qui ne comprennent rien aux dossiers du Comité de suivi de l’Accord parce que n’y étant pas impliqués au départ.

Une chose est sure : à part la libération controversée des prisonniers et détenus du fait du conflit et la prise en charge de membres du Csa qui se pavanent dans des hôtels de la place aux frais de l’Etat, rien de ce qui était prévu dans ce planning n’a été réalisé en termes de mesures administratives et institutionnelles.

Pourtant, l’Algérie, dans le cadre du soutien à la mise en application de l’Accord, a déjà contribué pour 500 000 euros, prouvant ainsi son engagement à accompagner l’application des dispositions prévues dans l’Accord d’Alger. D’autres pays signataires de l’Accord en tant que facilitateurs, qui suivent très bien ce qui se passe.  Mais le haut représentant de l’un de ces pays très impliqués dans la résolution du conflit au nord du pays, se désole à propos de l’attitude de nos autorités et l’a fait savoir en des termes assez évocateurs : «Il faut que le Mali soit sérieux». Et tous, à l’unisson, demandent la mise en route effective.

 

source : Bamada.net

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