Les médias français perdent de plus en plus leur crédibilité en Afrique, particulièrement en Afrique occidentale. Après la suspension des deux médias de France Médias Monde, notamment : Radio France Internationale (RFI) et France 24 au Mali et au Burkina Faso, les autorités sénégalaises ont dénoncé en fin de semaine un traitement « tendancieux » de l’actualité du pays par la chaîne d’information française.
Les chaînes qui composent France Médias Monde sont de plus en plus décriées en Afrique occidentale. Plusieurs pays Ouest africains dénoncent depuis quelques mois, le traitement « partial » des informations en ce qui concerne les pays ouest africain. Après sa suspension au Mali et au Burkina, les autorités sénégalaises mettent en garde la chaîne France24.
Dans un communiqué signé par le ministre sénégalais de la Communication, Me Moussa Bocar THIAM, les autorités sénégalaises ont dénoncé, le samedi 08 juillet dernier, une couverture médiatique « tendancieuse au Sénégal par la chaîne de télévision France 24 ».
« Le Gouvernement du Sénégal a la surprise de constater, une nouvelle fois, une couverture médiatique tendancieuse de l’actualité politique au Sénégal depuis plusieurs mois par la chaîne de télévision France 24 », peut-on lire dans le communiqué signé le ministre de la Communication, Me Moussa Bocar THIAM.
Par ailleurs, le gouvernement sénégalais estime que « ce traitement sans éthique, sans équilibre, tendancieux et subversif de l’information sur le Sénégal est manifeste à l’analyse de leurs bulletins, émissions, interviews et écrits diffusés en boucle sur la chaine ».
Condamnant avec fermeté « une couverture tendancieuse » de l’actualité au Sénégal par la chaine France 24, le gouvernement a aussi rappelé que « toute Entreprise de presse doit prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect des principes et règles édictés par les dispositions légales, réglementaires et conventionnelles en vigueur ».
Le ministre sénégalais de la Communication poursuit en précisant que la presse étrangère est soumise aux mêmes exigences légales que les médias nationaux qui ne doivent en aucune manière transiger avec la vérité : « Le Gouvernement exige, par conséquent, de la chaine France 24 de rétablir la vérité et de s’abstenir à l’avenir de porter atteinte à la réputation du Sénégal par des informations tendancieuses ».
Notons qu’avant cette mise en garde à la chaîne d’information française, France 24, le gouvernement sénégalais avait déjà suspendu en 2022 la chaîne privée sénégalaise, Walf TV.
Le Sénégal sur le pas du Mali et du Burkina ?
Faut-il rappeler que la chaine française d’information, France 24 est déjà suspendue dans deux pays de l’Afrique de l’Ouest en 2022 et 2023. Il s’agit notamment du Mali et du Burkina Faso, deux pays de l’Afrique occidentale, en transition.
Au Mali, la chaîne a été définitivement suspendue, le 17 mars 2022, par la Haute Autorité de la Communication, après une première mise en garde par les autorités de la Transition. Le gouvernement malien avait accusé les deux chaînes de France Médias Monde d’avoir mené engager une « action en diffamation en France et au Mali, à la suite de la publication [d’un communiqué] dans lequel le gouvernement malien compare les agissements supposés de RFI et France 24 aux pratiques et au rôle tristement célèbres de la radio Mille Collines ».
En ce qui concerne, le Burkina Faso, le Conseil Supérieur de la Communication du Burkina Faso avait mise en demeure la chaine française d’information continue « France 24 », au mois de janvier dernier, pour avoir « injustement » attribué au gouvernement burkinabè, le terme « rebelles islamiques », en lieu et place de « groupes armés terroristes » qui avaient « enlevé une soixantaine de femmes en mi- janvier », dans le Nord du Burkina, a-t-on appris à travers une décision de l’institution.
Jusqu’où ira le Sénégal après cette première mise en garde faite à la chaîne d’information française ? Quand même, on assiste depuis quelques mois des soulèvements contre ces chaînes qui sont considérées par les populations de cette zone comme des médias « propagandistes » français. Cela a même provoqué un sentiment « anti-médias » français dans certains pays de la sous-région ouest africaine.
Ibrahim Djitteye
Source : LE PAYS