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Éditorial : Invectives et anathèmes jusqu’en quatrième République ?

Délicate question qu’il faut bien poser ! Les résultats provisoires du scrutin référendaire du 18 juin 2023 avaient eu l’effet d’un adoucissement sur le climat politique. L’écart énorme enregistré le pourcentage recueilli par le courant du OUI et celui de ceux-d’ en-face n’ayant comptabilisé que 3% des suffrages a ouvert un moment de moquerie, de sarcasmes et de quolibets somme toute restés dans les limites supportables.

Explication de cette situation, beaucoup parmi les partisans du vote positif, qui ont vite été repérés comme des intrus d’une saison, espéraient entrer au gouvernement prévisible après le référendum et s’astreignaient à un profil bas pour ne pas se créer de préjudices politiques à la veille d’un réaménagement plus que possible du gouvernement. Le calme plat prévalait quand brusquement le chef de l’Etat, dans une discrétion toute militaire, a fait crouler l’arbre sur lequel les beaux prétendants avaient malicieusement grimpé en se cachant de la lumière du jour. Douze technocrates inattendus s’installaient sur les fauteuils convoités. Le Président, Colonel Assimi Goïta, a pourtant eu beau jeu de se donner les coudées franches en mettant dos à dos les acteurs politiques. Même le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, n’eurent été son entente nous rouillée avec le Chef de l’Etat et la solidité de l’appareil politique qu’il préside, le M5-RFP, serait tombé de vertige. Mais voilà, Choguel est un politicien doué, aguerri par de multiples coups encaissés durant plus de trente ans, constamment décochés contre lui par ceux qui ne se paraient pourtant pas de vertu. Aux côtes de l’officier aux commandes de la République déterminé à refonder l’Etat, sa niaque prend régulièrement du relief.

Eh oui, Choguel est un politicien avisé. En critiquant sans prononcer son nom le bilan d’Alpha Oumar Konaré, il a provoqué une ébullition soudaine sur l’échiquier politique. Il a obligé ses adversaires à pousser des cris d’orfraie là où de traditionnels débats auraient suffi. Il connaît, mieux que quiconque dans notre pays, les politiciens d’une certaine époque, qui ne peuvent tenir avec lui un débat civilisé sans invectives. Et il les a bien obligés de se déshabiller. L’Adéma-Pasj a crié au crime de lèse-majesté pour noyer le poisson dans l’eau. En effet, le parti de l’abeille a parfaitement compris que le Premier ministre a tout simplement au cœur du débat politique l’effrayante question de la lutte contre la corruption pour laquelle le Chef de l’Etat s’est résolument engagée et qui ne doit pas accorder de tolérance à qui que ce soit, surtout pas pour les prétendants à la gestion du pays, ni avant l’entrée dans la quatrième République, encore moins de leur permettre de prendre le Mali Kura sous leurs rênes capricieuses. Tout le monde sait que le règne de l’Adéma-Pasj en dix ans et ses années d’accompagnement d’ATT et d’IBK ont été marqués par métamorphose  de la démocratie au point qu’elle s’est elle-même détruite dans la licence et le désordre ; des moments indéniablement marqués par la kleptomanie, dont les conséquences sont le délitement de l’Etat, la perte des pans entiers du territoire national et de nos repères moraux.

Il va s’en dire qu’il y a une déception et une hantise qui traquent les acteurs de l’ADEMA-Pasj, du Parena, etc., qui sont des alliés naturels dans le sauve-qui-peut qui s’impose à eux. Pour ne pas masquer la vérité, les acteurs de ces partis de la démolition nationale n’espèrent plus, parce qu’ils n’en ont plus les moyens politiques et financiers, conquérir le moindre fief au Mali. Leur seul programme de société se résume à détruire Choguel. Plaise à Dieu qu’il ne le réussisse jamais car, s’ils y parviennent, ils en arriveront à vouloir s’imposer au Président Assimi Goïta. Et, hop, s’ouvrira la saison des taupes qui vendront à nouveau notre pays aux impérialistes : destruction de l’armée et de l’économie, pillage et bradage de nos ressources. Nous sommes néanmoins condamnés à subir jusqu’à l’entrée en quatrième République des réunions clandestines nocturnes, des invectives et des anathèmes, pas de propositions pour le bonheur commun.

Amadou N’Fa Diallo

Source : Le National
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