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Minusma: abandon larvé

L’État islamique au Grand Sahara (EIGS) a attaqué les positions du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), le jeudi 10 mars, à Tamalat et à Inchinanane. Les terroristes venus du Niger ont tué une centaine de personnes, pillé et brulé les boutiques et maisons et emporté tout le bétail. Jusqu’à la reprise, ce samedi, de ces localités avec l’aide du GATIA plusieurs messages appelant les organisations régionales et internationales à apporter secours aux besoins nécessaires aux populations désemparées ont été lancés.

 

La Minusma, première concernée par cet appel au regard de sa présence (des milliers d’hommes sur le terrain) et de son mandat, a déploré samedi sur son compte Twitter la mort de nombreuses victimes pendant les affrontements entre groupes armés à Tamalat ces derniers jours. Déformation des faits : il n’y avait pas d’« affrontements entre groupes armés à Tamalat ». Mais affrontements entre groupes armées signataires et groupes terroristes. C’est sacrement différent. A moins que la Minusma ne pense que l’EIGS est un groupe armé avec le même statut que le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) ou le GATIA (Groupe d’auto-défense Imghads et alliés) auxquels ils étaient opposés ces jours-ci à Tamalat et à Inchinanane.

La force onusienne qui n’a pas bougé d’un iota pour secourir les populations sans défense, affirme qu’en soutien et coordination avec les forces de défense et de sécurité maliennes, elle a intensifié ses patrouilles de sécurisation des populations dans la zone de Ménaka. Les partenaires humanitaires ont commencé à apporter une assistance aux personnes déplacées.

Autre mensonge de la Minusma ! Considéré comme pestiféré et exterminatrice, l’armée malienne n’a pas été déployée à Ménaka à plus force raison de participer à des patrouilles de sécurisation des populations. La Minusma ne soutient-elle pas que c’est elle qui avait en son temps établi des zones tempo, pardon des zones tampons et zones d’exclusions où l’armée du Mali était persona non grata ? Tabankort restera dans les mémoires… et sur la mauvaise conscience de la Minusma.

Quid de l’assistance des « partenaires humanitaires » ? Des partenaires humanitaires de qui s’agit-il ? Pas de l’État malien en tout cas dont la Minusma a planifié l’absence depuis son déploiement en usant et en attisant les prétextes séparatistes et de narcotrafiquants pour ne pas voir le Mali sur le territoire du Mali.

Mais avec un budget annuel d’un Milliard soixante-dix millions de dollars et 13.289 militaires et 1.920 policiers déployés c’est la Minusma qui sur le terrain et qui fait manger les « partenaires humanitaires ». Un sordide business qui n’a pas grand-chose à voir avec son mandat. Malheureusement !

Dans sa résolution 2584 (2021), adoptée le 29 juin 2021 par le Conseil de sécurité à sa 8809ème séance, il a été demandé à la Minusma est « d’améliorer ses efforts de communication pour faire connaître son mandat et son rôle, ainsi que pour souligner le rôle et les responsabilités des autorités maliennes concernant la protection des civils et la mise en œuvre de l’Accord ». Mais voilà, faire connaitre son mandat n’arrange pas la Minusma et la protection des civils est le cadet de ses soucis.

Pourtant la seconde priorité stratégique que le Conseil de sécurité a assignée à la MINUSMA « est de faciliter l’application par les acteurs maliens d’une stratégie globale axée sur les aspects politiques et visant à protéger les civils, à réduire les violences intercommunautaires, à restaurer l’autorité et la présence de l’État et à rétablir les services sociaux de base dans le centre du Mali, en s’acquittant des tâches qui lui ont été confiées ».

Concrètement, il s’agit d’« aider les autorités maliennes à arrêter une stratégie globale axée sur les aspects politiques et visant à protéger les civils, à réduire les violences intercommunautaires, à restaurer l’autorité et la présence de l’Etat et à rétablir les services sociaux de base dans le centre du Mali, à mettre cette stratégie en œuvre et à respecter les mesures prioritaires ».

Qu’est-ce que le Conseil de sécurité appelle « protection des civils » et qui est foulé aux pieds par la Minusma ? Il s’agit aux termes de la résolution 2584 (2021) du Conseil de sécurité adoptée le 29 juin 2021 :

-Assurer, sans préjudice de la responsabilité prépondérante des autorités maliennes dans ce domaine, la protection des civils menacés de violences physiques ;

-Prendre des mesures actives, à l’appui des autorités maliennes, pour anticiper et décourager toute menace contre la population civile, notamment dans le nord et le centre du Mali, et pour y répondre efficacement, en adoptant une démarche globale et intégrée, et à cet égard :

-Faire mieux comprendre les mécanismes d’alerte et de réponse rapides à l’échelle de la mission, renforcer ces mécanismes, enregistrer et analyser systématiquement le taux d’intervention de la MINUSMA ;

-Renforcer les mécanismes de mobilisation et de protection de la population, y compris par des échanges avec les civils, des actions de proximité et des initiatives de réconciliation, de médiation, d’appui au règlement des conflits locaux et intercommunautaires et d’information du public ;

-Prendre des mesures robustes et proactives, en faisant preuve de mobilité et de souplesse, pour protéger les civils, notamment en mettant en place une équipe spéciale mobile et en déployant de façon prioritaire des moyens terrestres et aériens, selon les disponibilités, dans les zones où les civils sont les plus exposés, tout en comptant sur les autorités maliennes pour s’acquitter de leurs responsabilités dans les zones concernées ;

-Atténuer les risques auxquels sont exposés les civils avant, pendant et après toute opération militaire ou policière, notamment en surveillant, en prévenant et en limitant au minimum les dommages que peuvent causer aux civils les opérations de la Mission et en y remédiant ;

-Empêcher le retour d’éléments armés actifs dans les principales agglomérations et les autres zones où les civils sont en danger, en n’y menant des opérations directes qu’en cas de menaces graves et crédibles ».

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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