Le samedi 5 mars dernier, à l’initiative de Dan Nan Ambassagou, le village de Dandoli (cercle de Bandiagara) a abrité un forum des chasseurs pour la paix et la cohésion sociale au cours duquel les organisateurs ont réaffirmé leur soutien aux autorités de la transition, et salué le courage et l’engagement des FAMa. L’objectif de la rencontre était de soutenir et appuyer le processus de pacification de la Région de Bandiagara enclenchée depuis quelques mois par les forces de défense et de sécurité.

Cette rencontre organisée dans le cadre de la poursuite des actions contribuant à promouvoir un climat de paix et de cohésion sociale a vu la participation du gouverneur de Mopti Sidi Mohamed EL BECHIR, invité-vedette. La présence du chef de l’exécutif régional à cette rencontre, dit-on, témoigne son engagement à réunir toutes les filles et tous les fils de sa circonscription autour de notre patrimoine commun qui est le Mali.

En marge de la rencontre, le représentant de l’État dans cette région en proie aux violences intercommunautaires depuis plusieurs années, a échangé trois heures durant avec Youssouf Toloba, Chef d’état-major du groupe armé d’autodéfense dogon Dan Nan Ambassagou, acteur majeur et très controversé du Centre.

Très satisfait de ce tête-à-tête, le gouverneur a remis un cadeau symbolique à Youssouf TOLOBA, «patriote qui porte le Mali dans son cœur et qui a un sens élevé d’écoute ».

Vu de l’autre versant de la colline cette rencontre au cours de laquelle l’État déballe le tapis rouge devant Youssouf Toloba est une gifle au processus de paix et une insulte à la communauté peule dont des villages entiers ont été décimés sous ses ordres. Pour les adversaires de Dan Nan Ambassagou, en recevant Youssouf Toloba par son représentant officiel l’État du Mali prend fait et cause pour une communauté en belligérance affichée avec une autre laissée pour compte et désignée comme la cible des attaques de la milice qu’il arme désormais ouvertement.

La présence du Gouverneur à cette rencontre des chasseurs était-elle indispensable ? En tout cas le tête-à-tête avec le chef d’état-major d’une milice dissoute par le gouvernement en conseil des ministres par le représentant de l’État malien l’était moins, surtout le « cadeau symbolique ». On ne peut pas faire le Mali Koura sur la base de la discrimination et du parti-pris.

Source : Info-Matin