Monsieur le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants va-t-il prendre des mesures pour démasquer la machine à piller de la Direction des Finances et du Matériel (DFM) de son département? En tout cas, le jeu en vaut la chandelle, rien que de part les pratiques d’outre-tombe qui ont cours dans le service de la DFM de cette structure étatique.
Depuis l’arrivée du colonel major Nouhoum Dabitao, à la tête de la DFM de la Défense, la mauvaise gestion des ressources, humaine et financière et bien d’autres phénomènes jugés diffus sont devenus courants au niveau de ce service du Ministère de la Défense. Et si monsieur le Ministre pouvait ordonner, sans complaisance ni parti pris, la vérification de fonds en comble de la DFM, on devrait, peut-être, découvrir un grand réseau de mafieux savamment monté en vue de saccager les fonds publics.
En effet, si nos sources se montrent quelque peu avares en détail, il est cependant de notoriété que ce genre de petit truand à la DFM du ministère de la Défense ne cesse de causer d’énormes préjudices à l’État malien, par leur façon de faire. En effet, on voit qu’au niveau de la DFM de la Défense les anciennes amours, sont encore présentes dans la tête des responsables évoluant au sein de cette entité administrative.
Aujourd’hui, la DFM du ministère de la Défense est en proie à un scandale sans précédent. En premier lieu, l’éthique et la déontologie sont foulés au pied depuis des lustres. L’arrivée du Directeur des finances et du matériel, Nouhoum Dabitao, a permis une réglementation des pratiques frauduleuses au niveau de la DFM du ministère de la Défense. Normalement, la réglementation engendre l’application rigoureuse des normes, mais on assiste, aujourd’hui, à une magouille et à une gestion sans précédent. Le résultat est qu’on exécute des marchés à travers des proches parents. Et le hic, c’est que ces commandes sont sans rapport avec les besoins réels du ministère. Pire, au niveau des magasins, l’acquisition et les sorties d’immobilisations n’ont appuyées par des justificatifs ne sont pas de nature à tempérer les curiosités des responsables de la DFM de la Défense. Ce qui relève de la fraude. Autant de pratiques qui précipitent le Département de la Défense dans l’abîme.
Alerte aux scandales
Selon des sources, la fraude, la mauvaise gestion, les dépenses sans pièces justificatives et les irrégularités à la pelle sont entre autres des manquements à l’orthodoxie financière à la DFM de la Défense. Ces pratiques font perdre à l’État malien plusieurs milliards de nos francs. Résultats : des cadres de la DFM du ministère de la Défense (dont nous taisons pour l’instant les noms) continuent d’acheter des terrains à prix d’or à Korofina en commune I du District de Bamako et y construisent des forteresses. À coup de milliards.
À qui profite ce genre d’activités mafieuses? Et tout le monde s’interroge actuellement, si le ministre de la Défense qui a promis de lutter contre la corruption dans l’armée, ne sera pas roulé dans la farine.
Voilà qui, loin de troubler l’ordre public (comme rapporteraient les maffiosi de la République), sonnerait comme une véritable alerte aux oreilles des autorités maliennes. Et si le Ministre de la Défense veut aller loin sur la feuille de route, à lui confiée par le Président de la République, il ferait mieux de tirer au clair les affaires en cours à la DFM du département de la Défense. Sa crédibilité en dépend aussi, même si elle peut cacher d’autres affaires managées par des proches. Sauf si il veut à l’instar de certains de ses prédécesseurs devenir « sinistre » de la Défense.
En tout cas, au Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, vous avez un très bon dossier sur votre bureau. Déployez seulement les enquêteurs. Et vous pourrez donner raison aux médisants de la République.
En attendant, nos enquêtes se poursuivent. Comment des décaissements au niveau de la DFM du ministère de la Défense sont sans rapport avec les besoins réels du service ? La réponse dans nos prochaines éditions.
Cyrille Coulibaly
