Les acteurs (étatiques, société civile et privés) impliqués dans la mise en œuvre du Projet de gouvernance du secteur des mines (PGSM) ont, six mois après son lancement en janvier dernier, fait l’état des lieux des activités menées dans le cadre du Projet. Ils ont tenu, pour ce faire, un atelier de discussion de deux jours auquel a participé par visioconférence le directeur général du département mines au siège de la Banque mondiale, Christopher Sheldon. Le secrétaire général du ministère des Mines et du Pétrole, Soussourou Dembélé, a aussi pris part aux travaux. L’objectif de l’atelier de deux jours, selon le coordinateur du Projet, était de partager avec les acteurs étatiques, certaines associations et l’équipe mines de la Banque mondiale, les thématiques clés de la première phase du Projet, et faire une revue de l’état de mise en œuvre des activités entamées depuis le démarrage du projet.
Il s’agissait aussi de renforcer les capacités des acteurs sur deux thèmes centraux : les géosciences et la bonne gouvernance et l’exploitation artisanale à petite échelle, a précisé Hamara Touré. Interrogé en marge des travaux, le conseiller technique et point focal chargé du Projet au niveau du ministère des Mines et du Pétrole a expliqué que l’acquisition de nouvelles données géosciences (première sous-composante du projet) est le cœur de l’industrie minière. La disponibilité de telles données et de qualité diminue, selon Lassana Guindo, le risque pour l’investisseur qui s’intéresse à notre pays. Car, avant d’investir, il doit être sûr de l’existence de carte géologique et de données géo physiques, a précisé l’expert.
Cela pourrait même être un remède contre la monoculture de l’or au Mali. «Depuis plus d’une dizaine d’années, nous parlons de diversification du secteur minier. Cela doit être alimenté par un certain nombre de conditionnalité. Nous devrions avoir pour cela des données détaillées, de très bonne qualité, des infrastructures adaptées, une législation très attractive, des institutions capables de suivre et contrôler le secteur», a étayé le technicien. Surtout que nos bassins aurifères sont en train d’atteindre leur cycle de vie. «Deux à trois des mines sont en cours de fermeture. Les nouvelles données permettront la découverte de nouveaux gisements et d’autres ressources minérales outre que l’or», a-t-il ajouté.
C’est pour cette raison que le département en charge des questions minières a sollicité et obtenu l’appui technique et financier des partenaires techniques et financiers (PTF) pour la réalisation de ce Projet. La Banque mondiale a répondu à l’appel avec une enveloppe financière estimée à plus de 40 millions de dollars (environ 22,8 milliards de Fcfa) pour une durée de cinq ans. Cette manne financière contribuera, outre la première sous-composante, au financement des deux autres sous-composantes : bonne gouvernance minière et développement communautaire.
Pour Lassana Guindo, la sous-composante gouvernance minière permettra de maximiser les revenus du secteur minier dans notre pays. Nos opérateurs locaux pourront aussi par exemple intervenir dans le domaine et en tirer un maximum de profit. «Cela pourrait doubler voire tripler les revenus que nous gagnons en termes d’impôts et de taxes», a espéré le conseiller technique.
Quant à la sous-composante développement communautaire, elle entend faire bénéficier aux populations les retombées liées à l’exploitation minière. Elle sera alors axée sur le développement durable et toutes les autres activités pouvant rentrer dans le cadre de la lutte contre la pauvreté : le renforcement des capacités, l’appui aux associations féminines, etc.
Cheick M. TRAORÉ