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Militarisation de la police nationale: La mort actée du syndicalisme ?

L’information est tombée avant-hier mercredi à l’issue du conseil des ministres : Les corps de la police nationale et de la protection civile seront militarisés. Un projet de décret vient d’être pris dans ce sens. Pourquoi alors une telle décision maintenant ?  Quels peuvent en être les réels motifs ? 

 Ce sont, entre autres, les principales questions qui animent les causeries autour des théières et dans les salons feutrés de Bamako.

Selon le communiqué officiel,  ‘’au regard de la situation sécuritaire et des défis multiples auxquels les forces de défense font face, il a été souverainement  recommandé lors des Assises nationales de la Refondation. Cette militarisation permettra de déployer la police nationale dans les zones reconquises par l’Armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens et empêcher le retour des forces du mal’’, indique le gouvernement.

Toutefois certains analystes estiment que ce nouveau projet de loi est la conséquence des relations tumultueuses, depuis un moment maintenant, entre les autorités de la transition et la police  nationale. Des relations qui ne semblent pas au beau  fixe à cause visiblement des sorties à répétitions des syndicats de la police malienne qui ne cessent de multiplier ces derniers temps,  des sorties pour des revendications sous prétexte d´œuvrer à la protection de leurs droits, intérêts moraux  et matériels ou à l´amélioration de  leurs conditions  de  vie et  de travail. Selon eux, cette situation, parmi tant d’autres, sont les raisons qui ont motivé cette décision de militariser la police nationale et la protection civile. Ce qui aura le mérite de faire taire les revendications d’ordre syndicales qui vont disparaître comme le veut la loi, disent-ils. C’est dire que le syndicalisme au sein de la police est appelé à mourir avec la militarisation annoncée du corps de la police et de la protection civile.

En attendant, c’est la grande satisfaction et le peuple dans sa grande majorité salue cette décision. Pour beaucoup, cette nouvelle donne va plus occuper les policiers sur le front et non en circulation, où certains agents véreux ont  érigé le racket comme mode de fonctionnement. Reste à savoir ce qu’adviendra la compagnie de la circulation routière au QG (GMS) de la police malienne à N´Tomikorobougou. La balle est désormais dans le camp du CNT qui devrait entériner ou  rejeter le projet de loi en question.

En attendant, ils sont nombreux les Maliens, à soutenir d’ores et déjà  ce projet de militarisation de la Police nationale et de la Protection civile, car pour eux, cela permettra à  coup sûr de mieux  sécuriser les zones reconquises par les Fama.

En effet, inscrit dans le vaste programme des réformes politiques et institutionnelles issues  des recommandations des dernières  Assises nationales, ce projet de loi est étendu à la Protection civile qui constitue le deuxième segment du Ministère de la sécurité et de la Protection civile après la Police nationale. Dans ce cadre, toujours selon le même communiqué, les fonctionnaires de la Police nationale et de la Protection civile engagés dans les opérations, bénéficieront des mêmes avantages  que les forces armées. Autrement dit, tous seront donc déployés sur le front et accompliront les mêmes missions au plan militaire et sécuritaire. La réalisation des objectifs de la refondation de l’Etat est passée par là, indique -t-on.

Source: Le Point

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