Le Centre du Secteur Privé (CSP) a abrité, les 20 et 21 août 2021, le séminaire de formation organisé par l’ONG Association Malienne des Expulsés (AME) sur «la protection des migrants dans un contexte sociopolitique, sécuritaire et sanitaire défavorable ». Dr. Broulaye Kéita, secrétaire général par intérim du Ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, a présidé les travaux. Le but recherché par l’AME est de contribuer à renforcer la connaissance des décideurs sur les enjeux migratoires dans le contexte de la crise sanitaire.
L’organisation de cet atelier de formation, selon le président de l’AME, Ousmane Diarra, est partie de certains constats. Avec la crise sociopolitique et sécuritaire au Mali depuis 2012, les populations restent confrontées à des difficultés. Selon le rapport de la commission des mouvements de population (Juin 2016), indique Ousmane Diarra, 91% des personnes déplacées âgées de 6 à 15ans et 38% des rapatriés ne vont pas à l’école, tandis que 32% des rapatriés ne sont pas enregistrés auprès des autorités locales, parce qu’ignorant l’importance du processus d’enregistrement pour l’accès aux services publics et humanitaires. Sur le plan sanitaire, ajoute Ousmane Diarra, la Covid-19 a affecté et continue d’affecter de façon considérable la mobilité mondiale. Dans ce contexte, souligne le président de l’AME, il devient complexe de gérer les flux migratoires tout en s’assurant que les migrants ne soient pas touchés par la pandémie, mais aussi par les diverses mesures légitimement prises par les Etats pour y faire face. «Le bilan mondial actuel est de 202.814.375 cas de coronavirus et 4.287.953 décès. Le nombre total de cas au Mali s’élève à plus de 14 000 contaminations et plus de 530 décès. Actuellement, le nombre total de migrants affectés par la crise demeure inconnu.
Cependant, les organisations humanitaires sont unanimes sur la triple vulnérabilité des migrants sur le plan médical, économique et juridique», a déclaré Ousmane Diarra. C’est pour cette raison, précise le président de l’AME, que l’ONG AME organise ce séminaire à l’attention des acteurs gouvernementaux, des membres du conseil national de transition (CNT) et d’autres acteurs de la société civile impliqués dans la lutte pour la protection des migrants.
L’objectif, dit Ousmane Diarra, est de contribuer à renforcer la connaissance des décideurs sur les enjeux migratoires dans le contexte de la crise sanitaire. C’est-à-dire, renforcer la capacité des décideurs et OSC sur les enjeux relatifs à la protection des migrants dans le contexte de la crise sanitaire ; renforcer la synergie entre les acteurs de la migration et ceux de défense des droits de l’Homme pour une meilleure protection des personnes migrantes. Plusieurs communications ont été faites à l’occasion par les experts du département des Maliens établis à l’extérieur à l’intention des participants. L’on cite entre autres, l’introduction aux migrations internationales ; les migrations en temps de Covid-19 : enjeux et perspectives ; la protection des migrants en temps de Covid-19 ; le mécanisme de coordination en vue de renforcer la synergie d’actions en matière de protection des migrants. «Au terme de la formation, on souhaite que la capacité des participants ait été renforcée en matière de protection des migrants sur le plan médical, économique et juridique ; que les acteurs de la migration et ceux de défense des droits de l’Homme acceptent de collaborer et de travailler ensemble sur les questions qui touchent les migrants et des thématiques connexes», a formulé comme vœux Ousmane Diarra.
Dr. Broulaye Kéita a félicité l’AME pour sa détermination dans la lutte pour la cause des migrants. «L’organisation de cette formation est une illustration de cette détermination, malgré la pandémie de la Covid-19 qui bloque certains migrants entre les frontières, et d’autres qui subissent de plein fouet les mesures restrictives pour limiter la propagation du virus de la Covid-19», déclare Dr. Kéita. Des mesures, regrette Dr. Broulaye Kéita, qui favorisent l’arrêt des activités économiques. Selon lui, si la migration est considérée comme une menace pour certains, elle est considérée comme une opportunité pour d’autres pour le développement de leurs localités.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain