Pour contrer la pandémie du COVID-19, le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, a présidé, mardi 17 mars, à Koulouba, le Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN). Des mesures ont été prises.
Parmi celles-ci, la suspension jusqu’à nouvel ordre des vols commerciaux en provenance des pays touchés, à l’exception des vols cargo ; la fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles ; la suspension jusqu’à nouvel ordre de tous les regroupements publics y compris les ateliers, les colloques, les séminaires, les meetings ; l’interdiction jusqu’à nouvel ordre de regroupements à caractère social (sportif, culturel et politique). Le CSDN a aussi ordonné la fermeture jusqu’à nouvel ordre des boites de nuit et bars-dancings. En outre, le président IBK a mis en place une enveloppe initiale de 6.300.000.000 FCFA pour lutter contre la pandémie de Coronavirus.
Il faut toutefois signaler que tous les cas suspects notifiés au Mali ont été testés négatifs. Les autorités maliennes appellent à la vigilance, car, « la menace demeure aux frontières du pays ». La pandémie de Coronavirus a déjà fait plus de 10.000 morts, infectées plus de 30 000 personnes à travers le monde. Des cas de personnes infectées ont été confirmés dans les pays limitrophes du Mali.
Le ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Michel Hamala Sidibé, a déclaré, le 18 mars dernier : « Nous n’avons à ce jour aucun cas confirmé. Nous avons testé 62 cas suspects qui se sont révélés négatifs. Cependant, il faut être prudent. Il ne faut pas d’arrogance, mais de l’humilité. Nous n’avons aucune visibilité sur la fin de cette pandémie. Dans différents pays, la tempête se produira à divers moments. Nous avons donc mis en place un système très fort. Au niveau de la surveillance, nous avons réactivé le cordon sanitaire existant durant la lutte contre Ebola. Nous avons surtout mis en place un mécanisme de coordination très fort qui nous permet, en temps réel, d’avoir l’information stratégique afin de mettre en place des actions ciblées. Pour l’instant, nous avons développé un plan qui est robuste. Il ressemble un peu au plan de la France. Dans un premier temps, il faut empêcher l’entrée du virus : anticiper. C’est la raison pour laquelle nous avons pris ces mesures fortes ».
Pour combattre la pandémie, le ministre Michel Hamala Sidibé, a recommandé l’engagement politique affirmé à tous les niveaux et l’implication de la population. Il a toutefois déploré le manque d’équipements, notamment des respirateurs et des gels. En effet, interrogé sur les tests de dépistage, le ministre a répondu : « Il faut être réaliste. La plupart des pays ont un problème énorme au niveau des équipements : les respirateurs, les extracteurs d’oxygène, les masques, les gels… Aujourd’hui, les tests posent un problème très sérieux. Nous avons à l’heure actuelle, au maximum, 2 000 tests au Mali. Si nous avons une explosion des cas, comme c’est arrivé en Italie ou en France, nous aurons vraiment des problèmes majeurs. »
Le ministre a ajouté qu’au niveau de la coopération régionale, Il y a un mois, avec l’Organisation Ouest-africaine de la santé (OAS), ils ont décidé d’organiser une rencontre avec tous les ministres de la Santé de la CEDEAO, à Bamako. De ce fait, il a soutenu : « Il me paraissait indispensable que nous puissions nous consulter pour faire l’état des lieux, communiquer sur les données scientifiques, connaître les stocks, mettre en place des mesures de coordination… Aujourd’hui, avec l’OAS, nous avons une communication journalière, mais ce n’est pas suffisant, selon moi. Ce qui est important aujourd’hui c’est qu’au niveau des leaders politiques africains, nous puissions avoir une vision continentale. Ce qui va nous permettre de pouvoir nous positionner avec des approches qui vont contrôler cette épidémie sur le continent. Or, la couverture médiatique sur le Coronavirus est devenue anxiogène. Elle participe à l’affolement de chacun. C’est ce qu’il faut éviter. » Il ne croit pas qu’il faille que chaque pays s’enferme sur son propre petit réseau interne. Selon lui, il faut nécessairement aller au-delà pour avoir des approches transfrontalières et avoir des mesures nous permettant de réagir différemment dans le cas où nous serions face au pire.
Le patron de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Éthiopien, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé, avec inquiétude, mercredi 18 mars, l’Afrique à « se réveiller » face à la menace du nouveau coronavirus, ajoutant que le continent devait se préparer au « pire » alors que le coronavirus commence à se propager localement.
B.D. /
source Canarddechaine