Mardi 6 novembre, Emanuel Macron et IBK ont dévoilé aux habitants de la ville de Reims un monument que la populace de Bamako appelle à tort « Samory ka kèlèkèdenw (les soldats de Samory) ». Depuis janvier 1924, l’un des symboles de la capitale du Mali(alors Soudan français) est ce monument à la mémoire des soldats noirs tombés en défendant la ville de Reims et la France lors de la première guerre mondiale(1914-1918).
Le monument qui occupe la place du souvenir à Bamako depuis 1924 avait sa réplique dans la ville de Reims dont l’inauguration eut lieu en juillet 1924. Le socle en granit représente une fortification africaine (un Tata) sur lequel sont notées les principales batailles des soldats noirs. Au-dessus, une sculpture en bronze représente un groupe de soldats africains du corps d’armée coloniale rassemblés derrière un officier blanc portant le drapeau français.
Lorsque la Deuxième guerre mondiale éclata, ce monument fut détruit par les Allemands lors de l’occupation de Reims en septembre 1940. La paix revenue, les Allemands défaits, un second monument totalement différent de l’original a été reconstruit en 1960 au même emplacement.
Ce dernier est constitué de deux obélisques de sept mètres de haut en pierre symbolisant l’union des combattants métropolitains et africains et le bloc, la résistance de Reims et de ses défenseurs pendant la Grande Guerre. Plus tard, il sera remplacé par une reconstitution au bronze original.
Selon IBK, près de 200.000 combattants africains ont accouru à la rescousse de la France pendant la Première guerre mondiale. « Ils se sont battus, de jour et de nuit, pour la France mais pour eux-mêmes aussi. Ils ont saigné pour la paix du monde », a-t-il déclaré.
En plus des soldats français, c’est la jeunesse du monde entier qui est tombée, selon Emanuel Macron. Ils se sont battus dans des villages dont ils ne connaissaient pas le nom, a indiqué le président français dans un post sur les réseaux sociaux.
Au total, 30.000 soldats africains ayant combattu pendant la Première guerre mondiale ont trouvé la mort entre 1914 et 1918. Aujourd’hui, Reims retrouve ses héros perdus qui sont figés à Bamako dont les habitants ignorent que l’un de leurs monuments les plus connus avait sa réplique française depuis 1924.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain