Tout le monde se pose la même question : « Oumar Mariko est-il normal ? ». La question mérite réflexion. Cette interrogation forte fait suite à la célébration par Mariko et les siens du MP 22 (ils sont les seuls) du coup d’Etat du 22 Mars 2012.
Plus encore en ayant entendu les propos, pour le moins décousus d’ailleurs, qu’il a tenus. Rien ne pouvait trouver grâce aux yeux de celui que certains ont qualifié en son temps « d’enfant terrible de la révolution de 1991 ». Sauf qu’en son temps, il n’était ni un enfant, ni terrible. Mais de cela, nous en reparlerons un jour. « Oumar Mariko est-il normal ? ». A cette question, nous faisons appel un jugement sans appel d’un autre docteur comme lui, le Pr. Ali Nouhoum Diallo. Alors qu’il était président de l’Assemblée nationale, et alors que Mariko jurait de faire la peau à l’Adéma en le renversant au besoin en cassant le pays, le Pr. Ali Diallo affirmait que Mariko était « un illuminé » et que son cas relevait de la pathologie qui devrait intéresser la médecine. Entre ces instants où la folie des uns et des autres a fait basculer le pays dans la violence (casses en tous genres, incendie de l’Assemblée nationale, etc.) et aujourd’hui où les temps sont troubles, il faut croire que le cas de notre bon docteur Mariko ne s’est pas beaucoup amélioré. D’où la question « Oumar Mariko est-il normal ? ».
Nous, nous pensons sincèrement que Mariko est normal.
Mieux, nous pouvons affirmer même qu’il n’a rien. Il joue un rôle. Et ce rôle consiste à une série de fuites en avant quand ce n’est pas la fuite tout court (de la fuite du docteur aussi nous en reparlerons, mais ce serait avec sa permission cette fois-ci). Les déclarations à l’emporte-pièce qu’il profère sont autant d’écrans de fumée pour retarder les échéances à défaut de les empêcher. En effet, depuis que les arrestations ont été entreprises dans les rangs de ses amis de l’ex-junte, Mariko ne tient plus sur place, il multiplie les outrances et les provocations. Cela est symptomatique de ceux qui ont peur. Mariko a peur. Il n’a pas peur de la prison. Il a peur de la vérité. Que l’on arrête suite à ses déclarations, le Mali aurait un martyr en prison. C’est cela son souhait. Mais il a peur d’aller en prison pour des faits qu’on pourrait lui reprocher dans les assassinats que le pays a connus du temps de la splendeur de ses amis de Kati. En homme intelligent, il sait qu’il ne pourra pas échapper. Surtout qu’il connait celui qui instruit le dossier en la personne du juge Karembé (ils sont fait l’AEEM ensemble). Le fait que Karembé ne pipe mot, l’inquiète encore plus. C’est pour cela qu’il s’attaque à Soumeylou. Parce que Soumeylou le connait. Et le fait qu’il ne réponde à aucune provocation de Mariko (et Dieu sait que cela dure depuis des années), cela l’inquiète. Mariko connait Karembé et Soumeylou. Mais ce qui lui coupe vraiment le sommeil, c’est que Karembé et Soumeylou le connaissent, bi kotè. Raison pour laquelle il remue de la boue autour d’eux.
Notre bon docteur doit s’abreuver de temps en temps (c’est vrai qu’on s’abreuve où on peut) à notre bonne vieille sagesse. « Kuma magni » dit notre sagesse, « kuma baliya fana magni ». Le temps n’est plus loin où tous ceux qui sont fatigués de Mariko et de sa réputation surfaite parleront. Il n’a pas à se presser. « Ni yé hakè mainin yé sira, a bè boussan kènè dè gnini ». Pour clore momentanément cet épisode, nous avons vu une déclaration tenue la semaine dernière qui nous fait encore sourire. « Je jure sur l’honneur et sur la tombe de mon père qu’Amadou Haya Sanogo ne m’a jamais donné un centime, un kopeck. S’il l’a fait et qu’il se tait là-dessus que Dieu ne lui pardonne pas » ; c’est Mariko qui parle ainsi le jour où il a restitué le véhicule de l’Assemblée nationale. Connaissant Mariko, il y a forcément des mots notions qui sont en antagonisme avec sa personnalité. Bref passons. Quand on voit ce qui est arrivé à Sanogo, nous lui conseillons de parler rapidement. Qui sait, peut-être que Dieu ne lui pardonne pas son silence concernant ses relations avec Mariko et ses libéralités. Plus sérieusement, il faut dire que du temps où Sanogo tenait le pays en respect, Mariko n’avait pas besoin de son argent. Il pouvait se servir lui-même, lui qui s’était empressé à offrir ses services pour la Primature avant même que le coup d’Etat ne soit consommé. Faut-il rappeler qu’il disposait d’une garde prétorienne qui le suivait partout, sans qu’on ne sache à quel titre. Lui-même a déclaré avoir renoncé à la prolongation du mandat des députés. A quel tire trimballait-il avec lui des militaires armés jusqu’aux dents. Il n’était pas militaire, il n’était pas officiellement membre du CNRDRE, il n’a pas été nommé Premier ministre. « Kuma magni » nous enseigne la sagesse. Il se rappelle plus que tout le monde des déclarations qu’il a eu à faire. Dans l’histoire du contre coup d’Etat, il a déclaré avoir vu des mercenaires dont certains ont été tués. Il sait que cela va le rattraper et que son Karembé se fera le devoir de l’écouter sur ces mercenaires et sur les lieux de leur enterrement. Les langues se délient. Aussi bien en prison dans les rangs de toux ceux qui ont été arrêtés qu’au dehors où le nom de Mariko circule parmi ceux qui détenaient de fameuses listes noires des personnalités politiques et militaires à arrêter et au besoin à liquider. Il sait qu’il ne s’en tirera pas à si bon compte. D’où sa fuite en avant…comme un dératé.
Talfi