Du 16 au 17 décembre 2020, la maison de partenariat Angers de Bamako a servi de lieu pour la tenue d’un atelier d’échanges sur les mécanismes endogènes des conflits au Mali. Financé par Human Sécurity Collective (HSC), l’atelier a été collégialement organisé par le Réseau des jeunes et l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA). A cette occasion, une cinquantaine de jeunes ont été outillés.
Durant deux jours (2), les jeunes venus des six communes de Bamako ont été édifiés sur trois (3) thématiques majeures à savoir : regard sur les moteurs de conflits au Mali : les facteurs sous-jacents de l’extrémisme violent au Mali ; les mécanismes locaux de gestion de conflits au Mali ; et les apports pour les mécanismes dans la construction de la paix au Mali.
Dans son discours d’ouverture, Modibo Yacouba Diarra, représentant de l’ARGA, a donné de détails : « comme le constate tout le monde, le Mali vit une crise complexe et multidimensionnelle. C’est pour cette raison qu’à notre niveau, nous nous sommes dit qu’il est temps de questionner ces mécanismes endogènes qu’on utilisait depuis fort longtemps pour remédier les différents conflits. D’où l’idée de cet atelier d’échange sur les mécanismes endogènes de gestion et de prévention de nos conflits ». Cet atelier a, selon lui, pour objet de connaitre ; revivifier ; de faire la réminiscence de ces mécanismes propres à nos valeurs d’antan ; les identifier afin de voir quels sont les mécanismes les plus pertinents pour la résolution de cette crise. « Certes, nous connaissons déjà quelques mécanismes endogènes, mais il s’agit là, de chercher à connaitre plus de mécanismes pour les valoriser et les promouvoir afin qu’on vive dans un Mali uni et de paix », souligne le représentant de l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique.
Présent sur la scène, Chérif Aly Haidara, président du réseau des jeunes de la commune III de Bamako s’est exprimé : « La crise socio-politique qui sévit le pays résulte du manquement au principe de bonne gouvernance. Laquelle mauvaise gouvernance a toujours eu de conséquences néfastes sur l’économie malienne et l’émergence nationale ».
Pour le jeune Haidara, ce problème de gouvernance est à l’origine du conflit ou crise sécuritaire que traverse le Mali. Et de poursuivre en clarifiant que les antagonismes ont été exacerbés par les évènements de 2012 (coup d’Etat) et la métastase de la rébellion dans le Nord et le centre du pays. Chérif Aly Haidara a, pour la circonstance, déploré l’occupation du territoire malien par des groupes armés, confiant que les relations entre Maliens du Nord, du centre et du sud ont été affectées durant ces périodes de conflits armés et intercommunautaires. « A la fois victime et conscient de ces faits, le réseau des jeunes du district de Bamako a tenu cet atelier à l’endroit des jeunes », a-t-il relayé. Puis d’ajouter : « L’objectif est de contribuer à la paix et au vivre ensemble via la promotion des mécanismes propres au Mali pour la gestion des conflits ».
Bref, Cheickna Koné, président du réseau des jeunes du district de Bamako s’est félicité pour la tenue d’un tel évènement. Pour lui, les deux jours de formation ont été d’une importance capitale pour les participants. En charge d’expliquer la première thématique : regard sur les moteurs de conflits au Mali : les facteurs sous-jacents de l’extrémisme violent au Mali, l’expert Aly Tounkara a mis l’accent sur l’extrémisme violent ; le système de nos valeurs ; la croyance ; les causes de la radicalisation religieuse et politique ; voire les vulnérabilités. Et de proposer quelques recommandations pour la gestion de la crise : refonte des modes de gouvernance ; adoption de l’offre et la demande de sécurité aux logiques du terroir ; distribution équitable et égalitaire de la justice… « L’atelier a été instructif pour les participants et les panelistes, puisque les thématiques abordées étaient importantes, et l’objectif ciblé a été atteint », ajoute Dr Maciré Kamissoko, rapporteur général de l’atelier, non moins président du réseau des jeunes de la commune IV.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS