Le Club des amis et sympathisants de Kassim TRAORE ont lancé, le vendredi 02 juin, ses activités de sensibilisation sur le projet de Constitution. Ce lancement qui a été marqué par une conférence de presse s’est déroulé au CICB ; en présence de Kassim TRAORE et certains membres du Club. Le contenu du projet de Constitution a été expliqué par Me Cheick Oumar KONARE, membre de la commission de rédaction de la nouvelle constitution.
Dans ses propos introductifs, Kassim TRAORE, journaliste à la Radio Kledu, a rappelé que le club qui porte son nom a été créé en 2012. Selon lui, le Club a déjà mené beaucoup d’activités dans le domaine humanitaire.
Parlant de cette action qui consiste à expliquer le contenu du projet de constitution, Kassim TRAORE a indiqué que l’idée est venue de certains membres du club résidant à l’extérieur et qui se soucient du retour à l’ordre constitutionnel.
« L’objectif n’est pas d’appeler à voter pour le Oui ou pour le Non. A travers les explications sur le contenu du texte, chacun tirera son épingle du jeu et fera un vote utile selon sa propre conviction », a expliqué Kassim TRAORE.
Dans son exposé, le conférencier Me KONARÉ a rappelé le processus de rédaction de cette nouvelle constitution et ce qui fait sa particularité. Il a informé que la commission de rédaction composée de 25 membres avait consacré le premier mois à des rencontres avec toutes les couches de la société pour que le produit final soit représentatif de toutes les opinions de la Nation.
Selon Me KONARE, des missions se sont rendues dans toutes les localités pour prendre les avis des Maliens. Il a précisé que le Haut conseil islamique du Mali a donné son aval pour que le mot laïcité reste dans la nouvelle constitution.
« Des représentants du HCIM du Mali ont siégé dans la commission de finalisation. Aujourd’hui, il est étonnant de voir une franche du HCIM se dresser contre la laïcité », a regretté Cheick Oumar KONARÉ.
Il a fait savoir que le deuxième mois avait été consacré à la rédaction de la nouvelle constitution article par article. Aux dires du conférencier, cette constitution a été rédigée en se référant aux documents qui ont sanctionné les différents ateliers, colloques, états généraux, assises nationales et dialogue national.
Aussi, informe-t-il, un site internet ouvert à cet effet a reçu plus de 10 mille suggestions. Sur la base de la méthodologie adoptée, Cheick Oumar KONARE a déclaré que le travail a été consensuel.
Il a fait savoir qu’après la remise du document au Président de la transition, le Colonel Assimi GOITA, il y a eu des polémiques autour de la laïcité et de la question des langues nationales. Pour calmer les ardeurs, dit-il, le Président de la transition a décidé de la création d’une commission de finalisation pour améliorer ce qui peut l’être.
Comme innovations majeures, le conférencier a affirmé que le régime politique allait changer si cette constitution passait.
« Nous sommes actuellement dans le régime semi-présidentiel inspiré du modèle français. Il est écrit dans la constitution en vigueur que le gouvernement détermine la politique de la nation, mais dans la pratique cela n’a jamais été le cas. Donc un régime hypocrite qui écrit des choses, mais ne les pratique pas. Donc nous avons décidé que la nature du régime change pour devenir un régime présidentiel. Si cette Constitution passe, désormais c’est le Président de la République qui déterminera la politique de la Nation », a détaillé Cheick Oumar KONARE.
Selon lui, le Président pourra nommer et limoger le Premier ministre comme il veut sans que ce dernier ne démissionne. Aussi, ajoute-t-il, le Président nomme les membres du gouvernement après consultation du Premier ministre. Pour lui, ces changements donnent tout le pouvoir exécutif au Président de la République.
« Désormais, les pouvoirs sont séparés. Il n’y a pas de possibilité de motion de censure pour renverser le gouvernement. Le Président pourra librement dissoudre l’Assemblée nationale », a expliqué Me KONARE, tout en précisant que cela n’existe dans aucun autre régime présidentiel. C’est pourquoi il le qualifie de régime présidentiel renforcé ou régime présidentiel à la malienne.
Compte tenu des nombreux dysfonctionnements au niveau de la justice ces dernières années, la commission de rédaction a opéré des réformes dans ce secteur. Selon Me KONARE, il a été décidé d’ouvrir le Conseil supérieur de la magistrature à des non-magistrats. Ainsi, au lieu de 18 magistrats sur 20, l’instance sera désormais composée de 50% de non-magistrats. Aussi, la saisine du Conseil supérieur de la magistrature sera ouverte à tous les citoyens.
Comme définition à la laïcité qui continue de susciter des polémiques, le conférencier a souligné ceci : tout le monde est libre de croire à ce qu’il veut ; tout le monde est libre de ne rien croire ; tout le monde est libre de pratiquer la religion de son choix.
Dans sa tournée pour expliquer le contenu du projet de constitution, le Club des amis de Kassim Traoré se le conférencier Cheick Oumar KONARE se rendront successivement à Siby, Ségou et Bassabougou dans le cercle de Kati.
PAR MODIBO KONE
Source : Info Matin