Alors que les spéculations vont bon train au sujet de la visite inopinée du Président IBK chez le guide spirituel des Hamalliste à Nioro, grande fut la surprise de l’opinion nationale à la sortie fracassante, la semaine dernière, du désormais « ennemi déclaré » du chef de l’État.
La réponse d’IBK ne s’est pas fait attendre. Un jeu de ping-pong bien particulier et dont les maliens ne comprennent rien…
Le chef spirituel est bien connu pour son langage cru et sans détours. Il n’a pas dérogé à la règle lors de sa dernière sortie et a crument dévoilé l’inimitié qui prévaut entre les deux mastodontes de la scène politico-religieuse du pays.
Les mots sont forts et expriment une rancune forte et une fissure évidente entre les deux hommes : «J’étais contre le pouvoir et je demeure dans cette même posture jusqu’à présent (….) IBK nous a traité de terroristes. Qu’a-t-on à voir avec une personne qui te traite de terroriste et qui attaque ton lieu de culte? Non seulement, il a ordonné à son ministre de la sécurité d’attaquer notre Zawia avec du gaz lacrymogène, mais, il a aussi félicité ses forces de Défense pour le travail accompli à notre égard ».
Le président semble n’avoir pas apprécié la sortie inattendue du guide et à défaut de formules orales, il a tenu à jouer la carte de la « concurrence » entre guides spirituels. Il aurait fait venir le Serigne Abo M’Backé, petit-fils de Cheick Ahmadou Bamba. Si ce dernier est de la même mouvance (tijannya) que le M’Bouillé, il n’en demeure pas que cette invitation pourrait êtreinterprétée par les hamallistes comme une sorte d’affront.En effet, en plus d’être de la trempe de M’Bouyé, le serigne est aussi d’une confrérie quasi ennemie de la confrérie Hamalliste.
Est-on dans une arène ou un combat politique d’une autre dimension entre les amis d’hier ? Il est évident que la confiance et la cordialité qui prévalait à la première mandature d’IBK bat de l’aile.En voilà bien qui fait perdre de l’espoir à la jeune génération. Deux vieux leaders qui se battent alors que leur pays est à feu et à sang. De grâce, qu’ils passent leur mésentente sous silence, comme ils en ont fait pour leurs moments de complicité. Vouloir prendre l’opinion à témoin maintenant que ça chauffe alors qu’elle n’était pas invitée au moment où ça trinque. Que nenni!
Source : Le Hoggar