Des fautes de gestion et des infractions pénales présumés ont été commises dans la gestion des fonds anti-Covid selon le Bureau du vérificateur général qui a demandé l’ouverture d’une information judiciaire contre les responsables.
Des milliards de francs CFA financés par l’Etat malien et des partenaires au développement ont été officiellement dépensés pour faire face à la pandémie. Mais des fautes de gestion et des infractions pénales ont été constatées au Projet d’intervention d’urgence (PIU) Covid-19 par le Bureau du vérificateur général qui fait état d’ « avances non justifiées, d’intrants non expédiés, de non–livraison de matériels et d’équipements aux structures sanitaires bénéficiaires» des irrégularités estimées à plus de 496 millions de francs CFA.
Le Bureau du vérificateur général qui a demandé l’ouverture d’une information judiciaire contre les responsables portant sur « les irrégularités relatives aux avances non justifiées et non remboursées par certaines structures bénéficiaires pour un montant de 99. 484.675 F CFA » les « intrants non expédiés aux bénéficiaires par le Directeur général de la pharmacie et du médicament pour un montant de 23. 524. 356 FCFA, la non réception et la non-livraison de matériels et d’équipements aux structures sanitaires bénéficiaires, enlevées par des agents des services de santé pour un montant de 373.838.997 F CFA ».
Des vies auraient pu être sauvées
Ces présumés détournements de centaines de millions ont eu une incidence sur la vie de milliers de Maliens. Des personnes à qui on avait confié la gestion des ressources se remplissaient les poches avec de l’argent qui auraient pu sauver des vies.
Déjà en novembre dernier, trois responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) ont été inculpés et écroués pour “atteinte aux biens publics”, en lien avec la gestion d’un fonds anti-Covid. Les mis en cause sont Youssouf Bathily, alors président de la l’institution consulaire, le secrétaire général Cheick Oumar Camara et le comptable, Lamine Sacko. Ils sont soupçonnés de mauvaise gestion d’un fonds de plus de 10 milliards de FCFA, destiné à la lutte contre le Covid-19.
Comme une pieuvre, les irrégularités ont étendu leurs tentacules à nombreux pays africains. De nombreux responsables d’Afrique subsahariennes sont soupçonnés de détournements ou de mauvaises gestions des fonds consacrés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, notamment au Cameroun, en Guinée ou en Afrique du Sud.
Le Mali était classé 136ème sur 180 pays en 2021 sur l’indice de corruption par l’organisation spécialisée Transparency International.
Ibrahim Yattara
Source : L’Informateur