Le 28 septembre 2009, alors que le Forum des forces vives de Guinée, un regroupement composé d’ONG et de partis d’opposition organisait un rassemblement dans le principal stade de Conakry pour manifester contre la candidature de Moussa Dadis Camara, à l’élection présidentielle de janvier 2010, l’intervention des militaires a transformé cette manifestation en carnage. Des militaires ont tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes. Treize ans plus tard, ce procès historique s’ouvre dans un contexte sociopolitique assez tendu dans ce pays.
Un signal fort
Ce massacre avait suscité l’émotion de la communauté internationale. Le parlement européen avait qualifié cet acte de « crime contre l’humanité ». Lors de ce procès tant attendu, l’ancien Président, Moussa Dadis Camara comparaitra, avec dix autres accusés.
Selon des internautes avertis, l’ouverture de ce procès reste un signal fort, démontrant ainsi la volonté des autorités actuelles de la Guinée, de placer le respect des droits humains et la lutte contre l’impunité au centre de leurs préoccupations.
Dans une lettre ouverte, adressée au Président du Comité national pour le rassemblement et la démocratie (CNRD), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), l’Organisation guinéenne des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) et l’Association de victimes parents et ami des événements du 28 septembre 2009 (AVIPA) ont accueilli positivement la décision d’ouverture de ce procès, prévu le 28 septembre prochain.
D’aucuns estiment que la tenue de ce procès permettrait finalement, aux victimes de ces tragiques et douloureux événements et leur ayant droit, d’obtenir justice, vérité, reconnaissance de leur statut et réparation.
Pour rappel, Moussa Dadis Camara est arrivé au pouvoir en 2008, à la faveur d’un coup d’État militaire, avant d’être contraint à l’exil au Burkina Faso.
Bakary Fomba
Sahel Tribune