En dépit de la signature de l’accord de paix, les armes continuent de retentir au nord, faisant des victimes innocentes. La société civile, qui n’entend pas rester en spectateur, a battu le pavé le mardi dernier, pour dénoncer la passivité des forces partenaires.
Suite à l’appel des organisations de la société civile, des milliers de Maliens se sont donné rendez-vous à la place de la liberté pour une marche pacifique en faveur de l’accord de paix et de réconciliation nationale. Elle a pris son envol à la devanture de l’hôtel de ville et poursuivi son itinéraire jusqu’au monument de l’indépendance. On pouvait lire entre autres slogans sur les pancartes brandies par les manifestants « A bas la France, ils ont été complices des problèmes du nord, Minusma dehors ; la France plus Minusma égale à Mnla ; On veut une Minusma juste et impartiale, et le retour de l’administration à Kidal ».
Dr. Adama Traoré, président de la coordination des associations de la société civile a tenu à remercier les marcheurs d’avoir honoré le Mali. Notre pays, soulignera t-il, ne sera pas divisé. Car les Maliens n’accepteront jamais que leur dignité soit bafouée. « Depuis la signature de l’accord, ce qui se passe au nord n’est caché à personne. C’est les Maliens qui souffrent de cette situation. Cette démonstration de force n’est que le début d’une série de manifestations pour montrer à la face de la communauté internationale que les Maliens tiennent à l’unité du Mali », a-t-il martelé.
Recevant les marcheurs au pied du monument, Zahabi Sidi Ould Mohamed, ministre de la réconciliation nationale, a remercié au nom du Président de la République les organisateurs pour cette belle initiative. Cette marche, précise t-il, est un signal fort qui atteste l’attachement des enfants du Mali à l’unité de leur pays. Elle s’inscrit également dans le cadre du soutien à l’accord pour la paix et la réconciliation nationale qui a été signé le 15 Mai. « Cette marche signifie que les Maliens ont laissé parler leur cœur pour soutenir l’accord de paix, le Président de la République, le gouvernement et l’ensemble des acteurs qui nous aident à renforcer l’unité de notre pays », a t-il souligné. Il a profité de l’occasion pour lancer un appel aux mouvements armés non signataires de l’accord de paix, de signer l’accord sans condition et dans les meilleurs délais afin que nous puissions commencer ensemble le processus de réconciliation nationale et le processus de lutte contre le sous-développement, qui est le vrai ennemi de notre pays. Amadou Koïta du parti socialiste Yelen Koura, pour sa part, affirme avoir répondu à l’appel de la société civile en tant que membre. « C’est le peuple Malien qui est aujourd’hui là. Il n’y a pas de question d’opposition ou de majorité. Je suis venu pour la paix. Que les armes se taisent au Nord. Nous sommes un grand peuple. Un peuple qui souffre aujourd’hui, mais qui saura se relever. Nous demandons tout simplement à la Minusma, qui a pour mission de protéger les populations civiles, d’appuyer les autorités maliennes de s’acquitter de leur devoir. C’est-à-dire à imposer la paix. Car le Mali a consenti d’énormes sacrifices en acceptant de parapher et de signer un document qui fait l’objet de beaucoup de débat », a-t-il affirmé. Mme Coulibaly Assan de la société civile a ajouté qu’elle a battu le pavé au nom de la paix. « Le Mali est une grande nation, nous ne pouvons pas accepter que cette nation s’effrite par la volonté des individus malveillants et des narcotrafiquants. J’aspire à la paix et je suis venue le témoigner» a-t-elle », précisé.
Boubacar SIDIBE
source : Le Prétoire