Pendant que le peuple malien nourrit de l’espoir pour le retour de la stabilité et que la communauté internationale et le gouvernement cristallisent tous leurs efforts sur la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger, les partis politiques de l’opposition projettent une grande manifestation, le 21 mai prochain. Question : L’opposition est-elle vraiment soucieuse du retour de la stabilité dans notre pays? Une chose est sûre, le contexte actuel du pays est peu favorable à une telle initiative.
Initialement prévue pour le 23 avril dernier, puis reportée en raison de l’état de santé du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, qui était en convalescence à Paris suite à une intervention chirurgicale, les partis politiques de l’opposition ont décidé de battre le pavé, le 21 mai prochain. Avec pour objectif, dit-on, de dénoncer la mauvaise gestion des affaires publiques par le régime en place et la mise en place des autorités intérimaires prévues par l’Accord issu du processus d’Alger.
Cependant, si le droit à la manifestation est reconnu par la Constitution de la République du Mali, le contexte dans lequel les partis politiques de l’opposition comptent manifester le 21 mai prochain, suscite des interrogations au sein de l’opinion nationale et internationale.
Les cadres de l’opposition n’ont-ils pas le souci du retour de la stabilité dans le pays où nourrissent-ils l’intention de faire échec à l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger à tout prix? Une chose est sûre, l’opinion nationale conçoit mal la portée d’une telle initiative pendant que le peuple malien et la communauté internationale s’impatientent de la mise en œuvre de l’Accord de paix devant concrétiser le retour de la stabilité au Nord du pays.
Dans leurs agissements, les cadres partis politiques de l’opposition semblent donner l’impression de faire échec à tout prix à l’Accord de Paix et de Réconciliation issu du processus d’Alger, signé entre le gouvernement et les groupes armés, sous l’égide de la communauté internationale. Un accord qui pourtant a été unanimement salué par la communauté internationale. Le gouvernement pour sa part a reconnu que l’Accord n’est pas parfait mais que dans un processus de dialogue, les parties sont toutes dans l’obligation de faire des concessions.
Malgré tout, l’opposition politique menée par l’honorable Soumaïla Cissé n’a pas digéré certaines clauses de l’Accord déjà signé et dont le gouvernement et les autres parties signataires sont tenus de respecter. Au nombre des clauses de l’Accord contestées par les membres de l’opposition : la loi portant sur la mise en place des autorités intérimaires que l’opposition a refusé de voter.
Mais au delà de tous ces prétextes, l’opposition semble être aujourd’hui dans la logique de manifester son soutien à Tiébilé Dramé du PARENA qui a été déchargé de son rôle de Haut représentant du président de la Transition Dioncounda Traoré pour le processus de dialogue inter Maliens de Ouagadougou. Chose que le bélier en chef n’a jamais pardonné au président Ibrahim Boubacar Keïta qui a préféré l’Algérie au Burkina Faso de Blaise Campaoré qui entretenait des relations très fraternelles avec les ex-rebelles du MNLA et les groupes terroristes d’Iyad Ghaly et sa bande.
Déjà noyé par le tollé suscité par l’affaire dite ‘’Forage gate ou forages fictifs’’ soulevée par nos confrères de ‘’L’Observateur’’ au Sénégal, Soumi et sa suite réussiront-ils le pari de la mobilisation, si jamais la marche se tient à la date prévue du 21mai?
Attendons de voir !
Lassina NIANGALY
Source: Tjikan