Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Manque d’efficacité des attaquants : LA SOLUTION DANS LA FORMATION

«Marquer des buts est la chose la plus difficile en football. Se créer des occasions est une chose, marquer en est une autre». Ces propos sont de Laurent Blanc, l’entraîneur du PSG qui réagissait ainsi au match nul de son équipe contre Monaco en Ligue 1 française. Le manque d’efficacité des attaquants devant les buts adverses est aujourd’hui un fait mondial mais il existe toujours des renards de surface qui s’illustrent toujours par leur adresse et leur réalisme devant les buts. Au Mali, le manque d’efficacité des attaquants inquiète les observateurs et certains pensent même que la plus grosse plaie de notre football réside à ce niveau. Qu’est-ce qui explique ce manque d’efficacité des joueurs maliens devant les buts adverses ?

stade malien bamako SMB
Pour le sélectionneur national-adjoint Mohamed Magassouba il y a plusieurs explications au problème. «La première explication qui saute à l’œil, pointe-t-il, est qu’on est en carence d’attaquants c’est-à-dire que la race des grands buteurs a tendance à disparaître dans notre pays». «Le 2è problème qui est aussi fondamental, c’est que le football de haut niveau exige la polyvalence. Autrement dit, les buts peuvent venir à partir des éléments de la 2e ligne. Le football malien doit donc créer des buteurs de 2e ligne en plus des attaquants. Dans le football moderne, les attaquants sont de plus en plus muselés et ne disposent pas souvent d’espaces, la solution peut venir des éléments de la 2e ligne». Mais comment créer ces fameux buteurs de 2è ligne ? Pour Mohamed Magassouba, la solution est claire : c’est la formation. «On peut former des joueurs de 2è ligne mais cette formation doit se faire dès le départ et en tenant compte de la nature et des avantages que le joueur dégage. Après cette tape, il faut faire des séances spécifiques de perfectionnement devant les buts, mais tout cela part de la formation de base et même de la préformation», insistera Mohamed Magassouba. Le reste du travail se fera lors de l’étape appelée post-formation.
Il n y a plus de hasard au football, certes, admet volontiers Mohamed Magassouba, il y a des attaquants qui ont des talents naturels, mais c’est surtout le travail et la formation qui créent la différence entre les renards de surface.
Djibril Dramé partage l’avis de son aîné Mohamed Magassouba mais pense que les attaquants maliens souffrent également d’un problème de positionnement sur le terrain. «Au Mali, remarque-t-il, les attaquants se créent des occasions mais marquent peu. Je pense qu’il y a aussi un problème de positionnement dans la surface en plus bien entendu du manque de concentration, à l’application et au surnombre et sous nombre». L’actuel entraîneur des Onze Créateurs préconise lui aussi la formation pour espérer résoudre le problème.
«Pour pouvoir maîtriser ces choses, il faut du temps, les joueurs doivent apprendre la technique dès le bas âge. La technique de façon générale et la technique en mouvement, comment se positionner, sont autant de facteurs qui permettent à un attaquant d’être efficace devant les buts», souligne Djibril Dramé. «Au Mali, regrette le technicien, il n y a pas assez de temps pour travailler ces insuffisances techniques, ni niveau des clubs, ni à celui des sélections nationales. Les joueurs viennent en sélection avec des insuffisances techniques et tactiques, alors que c’est la technique qui sert la tactique. Un joueur qui n’est pas fort techniquement ne peut pas jouer tactiquement», martèle Djibril Dramé.
«Si on travaille à la base, je pense qu’on peut corriger ces lacunes chez nos attaquants. L’aspect le plus important, insistera le technicien, c’est de travailler à l’âge d’or c’est-à-dire entre 6 à 15 ans. Il faut travailler tous les aspects techniques, les différents contrôles de balle, intérieurs, extérieurs, les coup francs, tout cela doit être travaillé», poursuivra celui qui a été le premier entraîneur malien à remporter une coupe d’Afrique des clubs (coupe de la Confédération 2009) avec un club du pays, le Stade malien. Contrairement à Mohamed Magassouba et Djibril Dramé, l’entraîneur du Réal Nouhoun Diané pense que les attaquants maliens sont efficaces et n’ont pas grand-chose à envier aux autres. «Je ne suis pas tellement d’accord avec le mot inefficacité. Quand on voit le nombre de buts que les équipes maliennes marquent en championnat national, on ne peut pas parler d’inefficacité», dira le technicien. Et d’ajouter : «C’est souvent compliqué parce qu’on ne parle jamais de joueurs qui partent.
Les meilleurs joueurs du championnat ne restent pas. Ils vont dans d’autres pays, pour les entraîneurs, c’est un éternel recommencement, presque tous les pays africains sont confrontés à ce problème. Les meilleurs joueurs ne restent pas dans les championnats locaux», expliquera notre interlocuteur. «Sur le plan tactique, je pense que les équipes sont bien organisées, les gens ne parlent pas beaucoup de ça. On ne peut pas réaliser des scores fleuves à chaque match. Il y a 30 ans les joueurs prenaient plus de risque dans le jeu et faisaient toujours parler leur inspiration. Avec la prolifération des centres de formation, on oblige les enfants à jouer à une touche de balle, à conserver le ballon. Tout cela complique la tâche des attaquants», poursuivra Nouhoum Diané.
«Pour améliorer la performance des attaquants, il faudrait que les entraîneurs mettent l’accent sur le travail technique. Malheureusement, on remarque que la plupart des entraîneurs privilégient le travail tactique. Au Mali, le meilleur entraîneur est celui qui est tactique. Individuellement si les joueurs progressent sur le plan technique, cela a forcement une répercussion sur le collectif. Il faut prendre les choses de façon globale c’est-à-dire le collectif. Si il y a des joueurs capables de faire la dernière passe et que l’avant centre ne marque pas, les autres vont marquer. On ne dira pas que les joueurs sont inefficaces», insistera Nouhoun Diané. «Pour moi, s’il y a un problème c’est sur les côtés où on n’a pas de joueurs capables d’aller dribbler et de centrer. C’est ça le problème», conclura l’entraîneur du Réal.

L. M. DIABY

source : L Essor

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance