Le Collectif pour la démocratie et la République (Cdr) a rendu public, le lundi 21 mai, à la Maison de la presse, son document intitulé : ” Manifeste pour le renforcement de notre démocratie “. C’était à la faveur d’une conférence de presse animée principalement par le porte-parole de l’organisation, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, en présence de son secrétaire administratif, Boubacar Yalcoué et de plusieurs responsables du Cdr.
A l’entame de ses propos, le porte-parole du Cdr dira que le Manifeste est un document de 21 pages composé de deux parties. La première partie est consacrée à la présentation des valeurs, des missions et de la vision du Cdr. La seconde est exclusivement consacrée aux propositions sectorielles issues des concertations populaires que le Cdr a organisées les 23 et 24 mars 2018 dans notre capitale. “Notre collectif se donne pour mission la sensibilisation et la formation des Maliens sur des questions de citoyenneté et de civisme, la veille citoyenne sur les grands dossiers de la Nation, l’appui et l’accompagnement des projets et programmes allant dans le sens de la bonne gouvernance, de la promotion des droits de l’homme, de la justice, du développement durable, de la paix et des valeurs républicaines, démocratiques et socioculturelles du Mali. La promotion de toute solution durable s’inscrivant dans l’amélioration des conditions de vie de nos populations avec une attention particulière pour l’éducation, l’emploi, la formation et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes”,révèle le Manifeste.
Un Mali où le mérite est récompensé et la faute est sanctionnée
En ce qui concerne la première partie du document, Ras Bath rappellera que le Cdr tire ses valeurs de la déclaration dite des Chasseurs du Mandé “Mandé Donso Kalikan” ou “Mandé Basigui Kan” ou encore la proclamation de l’acte fondamental du Mandé prononcé à Dagajalan à “l’adresse des 12 parties du monde”. À le croire, celle-ci a été éditée au 12ème siècle autour des thèmes qui traversent les âges, notamment la paix, l’égalité, la justice, la valorisation du travail, la solidarité, le devoir de protection de notre territoire, la lutte contre la faim, la citoyenneté. “Nous réaffirmons sans équivoque notre attachement à l’intégrité et la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire national en tout temps et en tout lieu. Nous prônons un Mali multiculturel et laïque en tenant compte de toutes les composantes de la communauté nationale”, peut-on lire dans le manifeste.
En matière d’accès à une justice équitable, le Cdr prône l’État qui favorise, en tout temps et en tout lieu, l’accès au droit, à une justice équitable rendue par des magistrats compétents et redevables. Selon le porte-parole, son organisation s’engage dans une dynamique qui consiste à récompenser le mérite et à sanctionner les fautes. Aussi, dit-il, le Cdr inscrit ses actions dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs maliens.
Le Cdr pour le renforcement de notre système démocratique
Aussi, dans ce manifeste, le Cdr prône le renforcement de notre système démocratique à travers la promotion de la bonne gouvernance dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la justice, de l’économie ainsi que la lutte contre la corruption, l’insécurité sous toutes ses formes, le népotisme, le chômage des jeunes.
Aussi, dit-il, le Cdr s’engage, entre autres, à participer activement au développement politique et socio-économique de la nation, à encourager et soutenir toutes les initiatives de développement et d’épanouissement à l’endroit de la jeunesse et des populations défavorisées.
“Nous allons soutenir tout candidat qui respectera notre vision à la suite des séances de négociation que nous allons entamer avec les différents états majors politiques des candidats déclarés à la présidentielle du 29 juillet prochain. Nous sommes prêts à négocier avec tous les candidats à l’exception de l’actuel président IBK. Même si le Rpm présentait un autre candidat, nous allons négocier avec ce dernier. De l’analyse du bilan de son premier quinquennat, il ressort que IBK a échoué à tous égards… Les Maliens veulent le changement et celui-ci s’incarne d’abord par le choix d’une nouvelle classe de gouvernants compétents, honnêtes et travailleurs”, a précisé le conférencier.
Le Manifeste distribué à 25 partis politiques et candidats
Aux dires de Ras Bath, le Manifeste pour le renforcement de notre démocratie n’est ni un projet de société encore moins un pamphlet. Ainsi, le document est déjà distribué à 25 partis politiques et candidats.
Évoquant la question de l’alternance en 2018, l’animateur vedette de l’émission carte sur table dira que la vision de l’Alternance du Cdr est celle d’un changement de système démocratique basé sur une citoyenneté qui influence positivement le renouveau du leadership, impulse l’avènement du bon gouvernement, mutualise l’expérience et l’expertise. “Les Maliens veulent le changement et celui-ci s’incarne d’abord par le choix d’une nouvelle classe de gouvernants compétents, honnêtes et travailleurs”, a souligné le conférencier. Et d’ajouter que le modèle de gouvernance du Cdr est de restaurer la confiance entre la classe dirigeante et le peuple.
“Notre conception de la bonne gouvernance va au-delà de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite bien que prioritaire. Elle touche au développement socio-économique, la responsabilité régalienne de l’État à assurer un cadre de vie décent et l’accès aux services sociaux de base. Nous préconisons l’instauration du bon gouvernement pour arriver à la bonne gouvernance”, précise le Manifeste.
La corruption, la mère de tous les maux
Dans la seconde partie du document, le Cdr propose la modification du statut de la Cour constitutionnelle ainsi que la durée, le mandat, le mode de désignation de ses membres de manière à asseoir son indépendance vis-à-vis des Institutions, dont elle est chargée de contrôler les actions. “S’il existe un phénomène qui met en danger la démocratie dans notre pays, c’est bien plus que le manque de confiance de plus en plus croissante des citoyens envers les institutions, mais aussi et surtout envers ceux en charge de la gestion de la chose publique et ceci est essentiellement dû à la corruption, le népotisme et le trafic d’influence généralisés. Considérant que la corruption est la mère des maux, lutter contre elle sous toutes ses formes est la mère des batailles à engager immédiatement”, a déclaré le conférencier. Il convient également de préciser que le Cdr propose aussi la création d’une faculté de médecine à Sikasso et à Mopti.
Le conférencier a mis l’occasion à profit pour dénoncer l’insécurité grandissante dans le centre et le nord de notre pays. Aussi, il a déploré la recrudescence d’attaques de toutes sortes partout dans le pays occasionnant des dégâts matériels et des pertes en vies humaines. “Notre vision dans le domaine de la sécurité est de faire du Mali le havre de paix et de sécurité qu’il fût jadis et où les populations et nos visiteurs se sentent à nouveau en sécurité afin de vaguer sereinement à leurs activités quotidiennes. Pour ce faire, le Mali a un besoin impératif de se doter de forces de sécurité et d’une armée de métier, mieux formées et mieux équipées afin de faire face à leurs missions de sécurisation des personnes et des biens et de défense de l’intégrité du territoire national”, a renchéri le porte-parole du Cdr.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali