Rien ne va plus entre la Fédération ivoirienne de football (Fif) dirigée par Augustin Sidy Diallo et l’instance dirigeante du football mondial, la Fifa. C’est désormais la tête du président de la Fif qui est mise à prix. Voilà pourquoi la Fédération ivoirienne de football a saisi le Tribunal Arbitral du Sport (Tas) pour dénoncer «l’acharnement» de la Fifa, qui a mené plusieurs audits. “Ces trois dernières années, la Fédération ivoirienne de football a fait le constat qu’elle est l’objet d’un acharnement de la part de l’instance internationale du football, la Fifa. Elle en veut pour preuve plusieurs audits successifs et rapprochés dont les derniers en date sont ceux des mois d’avril et de mai 2018”dénonce la Fédération ivoirienne de football dans un communiqué rendu public le 19 mai dernier.
Ce n’est pas tout. La Fifa a décidé finalement de fermer le robinet à tout financement du football ivoirien. Elle a annoncé, le 17 mai dernier, avoir suspendu tout nouveau paiement ou virement à destination de la Fédération ivoirienne de football en raison des difficultés rencontrées par des auditeurs, envoyés, comme on le sait, pour chercher des poux et de la boue sur la tête du président de la Fif, Augustin Sidy Diallo, en farfouillant dans sa gestion.
Dans cette campagne de la Fifa, on sent la main invisible de l’ex-président de la Fif, Jacques Anouma (il fut DAF de la Présidence de la République de Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo) et aujourd’hui membre influent de l’instance dirigeante du football mondial. D’ailleurs, il faisait partie des émissaires de la Fifa pour la mise en place du Comité de normalisation (Conor) de la Fédération malienne de football en janvier dernier. C’est le même scénario qui se prépare en Côte d’Ivoire. Tôt ou tard, il y aura un Comité de normalisation pour gérer les affaires du football ivoirien. L’enjeu n’est autre que de faire partir tous les proches du clan Issa Hayatou et d’Amadou Diakité dans la sphère du football africain. Tout cela pour que le Malgache Ahmad Ahmad puisse être réélu facilement lors du prochain Congrès de la Confédération africaine de Football (Caf). Il faut le dire, ce Monsieur est devenu par “accident” le président de l’instance dirigeante du football africain tout comme Infantino à la Fifa. Ils ont en réalité bénéficié du vote contre leurs prédécesseurs qu’il fallait dégager à tout prix. Mais aujourd’hui, ces deux présidents se trouvent menacés, surtout à la vieille du choix du pays qui doit abriter la Coupe du monde 2026 qui fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive.
A.B. HAÏDARA
Source: Aujourd’hui-Mali