L’annonce a été faite par le mouvement Yèrèwolo Debout sur les Remparts, le lundi 22 mars dernier, au carrefour des jeunes de Bamako à travers une conférence de presse dont le but d’informer l’opinion publique de la tenue d’une marche pacifique le 26 mars au boulevard de l’indépendance. Par la même occasion, un appel est lancé à tout le peuple afin de sortir massivement pour atteindre l’objectif final.
Selon les organisateurs, le choix de la date n’est pas anodin ! Il s’agit bien de l’anniversaire de la révolution qui a vu la chute du général Moussa Traoré en 1991. Le mouvement s’est fixé comme objectif le départ de l’armée française du Mali. Le 20 janvier dernier, le gouverneur du District avait refusé la marche qui visait toujours le départ de Barkhane. Siaka Berthé, membre du mouvement panafricain, affirme que chacun doit jouer sa partition pour mener à bien cette lutte. Selon lui, beaucoup de personnes aisées pensent que ce combat n’est pas le leur, du coup, ils ne lèvent même pas le petit doigt pour contribuer à l’atteinte de l’objectif visé. Ils sont dans l’erreur, lance-t-il. « Nous devons, tous, contribuer à la libération de notre patrie, nous séparer du colonisateur français » dit-il.
Pour sa part, Hamidou Mory Samaké a remercié la diaspora malienne en général et Sekou Tounkara en particulier parce que l’implication des maliens de l’extérieur au sein du mouvement est non négligeable car ils contribuent aux différentes actions menées par Yèrèwolo Debout sur les Remparts. Toujours selon lui, trop de gens sont morts surtout les jeunes depuis 2012 en dépit de la présence massive des troupes françaises sur le terrain. Vu la gravité de la situation sécuritaire, il juge utile et nécessaire de se lever pour mener cette grande mobilisation prévue le 26 mars pour déloger l’armée coloniale du Mali. Il a rappelé que l’ex président IBK avait préconisé le dialogue avec les leaders des groupes armés terroristes en occurrence Iyad Ag Galy et Amadou Kouffa ; une décision qui était d’ailleurs appréciée par un grand nombre de malien ; mais IBK s’était heurté à un refus catégorique d’Emmanuel Macron, chef de l’Etat Français. « La réaction de la France est insensée, il s’agit purement et simplement d’une ingérence qui ne dit pas son nom », lance-il.
Quant à l’honorable Sidiki Kouyaté, il a évoqué les rencontres précédentes organisées dans le but d’informer l’opinion sur cette guerre d’agression coloniale. Il trouve que le nombre de morts dans ce conflit ne fait que s’accroître et la souffrance est devenue monnaie courante au Mali. Selon lui, l’organisation sous-régionale qu’est la CEDEAO ne joue pas pleinement son rôle. D’après lui, les troupes de la CEDEAO doivent sans réserve combattre les agresseurs du Mali conformément aux textes de l’organisation. « Les militaires envoyés par la CEDEAO doivent en principe aider le Mali à combattre les terroristes, mais je suis déçu de voir qu’ils se sont alliés à la France. » Il s’indigne de la passivité de ceux-ci. Il s’étonne qu’après l’attaque de Tessit, qui a occasionné la mort de plusieurs soldats de nos forces de défense et de sécurité, Barkhane après ratissage de la zone en hélicoptère avait affirmé qu’aucun jihadistes n’était sur le terrain ! Où sont- ils donc passés ? s’interroge –t-il. Il affirme également qu’avant l’embuscade, les forces françaises avaient assuré aux militaires maliens la sécurité de l’itinéraire.
A cela s’ajoute l’explosion d’un dépôt de munitions de l’armée à Gao, une situation confuse, ajoute-t-il, ainsi il lance un appel au peuple malien afin de se lever pour prendre en main leur destin.
Moussa Diarra, ancien député sous les couleurs du RPM, était à l’époque l’une des toutes premières personnes à exiger le départ de la France, cela avait suscité quelques grincements de dents au sein de son parti. Selon lui, les événements du 18 juin avaient donné un semblant d’espoir au peuple malien, mais le constat reste amer car la situation se détériore de jour en jour. Il juge utile de sortir massivement pour mener ce combat et précise qu’aucune menace ou intimidation ne les fera changer d’avis.
« La France ne peut pas aider le Mali à faire face à tous ces problèmes. Lorsque nous nous sommes levés pour demander le départ de la France, cela a fait souffler un vent de panique et cet acte a attisé la colère de Macron et il a immédiatement convoqué nos présidents chez lui. Nous ne sommes pas loin de la victoire finale », déclare Adama Diarra communément appelé Ben le cerveau ; membre du CNT. Ce panafricaniste, a saisi ce point de presse pour rappeler à l’opinion publique la bavure perpétrée par la MINUSMA en 2015, lorsque les snipers de cette force étrangère n’ont pas hésité une seule seconde à tirer sur les manifestants. Il trouve que la France mène un double jeu avec le Mali en entretenant les rebelles d’un côté et en essayant de les combattre aux yeux du monde. Selon ses statistiques, pendant toute l’occupation jihadistes au nord, on avait dénombré 3 morts, et avec la libération les morts se comptent par centaine. Il juge cette situation inacceptable.
D.C.A
Source: Le SOFT