La Loi n° 052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives a été violée lors de la mise en œuvre du Gouvernement de Transition. Attirer l’attention des dirigeants de la transition et si besoin, revenir sur la composition du Gouvernement étaient les principaux objectifs de la marche pacifique organisée par plusieurs associations des femmes. La manifestation pacifique s’est achevée par la lecture et la remise d’une déclaration au Premier ministre Moctar OUANE.
Dans le cadre de la promotion du genre, le Mali a voté la Loi n° 2015-052 qui accorde un quota de 30% dans les postes nominatifs et électifs. Aussi dans le cadre de la transition qui vient de démarrer, un Gouvernement de 25 places a été mis en place le lundi dernier. 4 portefeuilles ont été confiés aux femmes. Un nombre qui est en deçà de l’attente des femmes conformément à la loi sur le genre. Pour manifester leur colère, plusieurs leaders féminines sous la houlette du Réseau Panafricain des Femmes Leaders pour la Transformation de l’Afrique (African Women Leaders Network) ont battu le pavé hier jeudi. Après un rassemblement au niveau de la Place de l’Indépendance, les femmes se sont dirigées à la Primature où elles ont été reçues par Moctar Ouane. Mme Coumba Bah, dirigeante de Musoya SARL et femme engagée dans la promotion féminine témoigne :
‘’ nous œuvrons tous les jours à la vulgarisation, à la sensibilisation par rapport aux droits de la Femme et de la jeune fille. Et qu’on sache que la femme et la jeune fille sont des êtres humains qui sont faites à l’image de l’homme. L’homme ne pourra jamais avancer sans la femme et Le Mali est vraiment en train de relever tout type de défis et je ne sais pas comment, le Mali peut avancer sur un seul pied or, nous devons même voler. Donc c’est seulement avec nos deux ailes, homme et femme que nous pourrons voler. C’est un combat continu et nous n’allons jamais nous lasser. Nous sommes là aujourd’hui parce que, la violation de la loi n’est pas acceptable et c’est vraiment très mauvais de violer ces lois, car ça donne un précédent qui n’est pas bon. Si on sait que le Mali n’est pas prêt dans son cœur et dans sa tête, mieux vaut abroger la loi’’.
En plus de Mme Bah, plusieurs autres leaders féminines ont dénoncé la violation de la loi sur le genre.En réaction à la colère des femmes, le PM a déclaré que l’erreur ne sera plus reproduite.
‘’ les femmes méritent respect. Vos représentantes m’ont remis la copie de la déclaration. Cette erreur ne sera plus reproduite’’,
a déclaré le PM aux femmes à travers son envoyé, le chef griot Dagamaissa. C’est dire que les femmes auront satisfaction dans la nomination des membres du Conseil National de Transition.
Mahamane TOURE
NOUVEL HORIZON