A moins de deux semaines du renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), le gouvernement du Mali a demandé sans délai le retrait de la Minusma, alors que le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a plaidé devant le Conseil pour une reconfiguration de la mission au Mali.
Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop a défendu vendredi dernier au Conseil de sécurité des Nations unies l’examen du rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations unies sur la situation politique et sécuritaire au Mali. Dans l’ensemble, le patron de l’Onu reconnaît des progrès enregistrés par le Mali dans le domaine politique avec l’élaboration du projet de Constitution dont le référendum constitutionnel a eu lieu le dimanche 18 juin. Une Constitution qui reste dans l’esprit de l’Accord issu du processus d’Alger, selon le patron des Nations unies. Le rapport relève aussi la poursuite de la prise pour cible d’installations de l’État telles que des postes de douane et forestiers par des extrémistes dans le Sud et l’Ouest du pays et une diminution des allégations des violations et atteintes aux droits de l’homme.
Dans la foulée de la prestation dudit rapport, les membres du Conseil de sécurité ont discuté de la situation au Mali, avant le vote du 29 juin sur les modalités du renouvellement de la mission dont le bail arrive à l’expiration ce 30 juin.
Vu que le mandat de la Minusma ne peut être plus robuste, parce que sa robustesse découle du chapitre sept des Nations unies, le Secrétaire général de l’Onu a recommandé mardi dernier au Conseil de sécurité de “reconfigurer” la Minusma, pour la concentrer, à effectifs constants, sur un nombre limité de “priorités” pour la rendre plus efficace.
“Je compte user de mon autorité pour reconfigurer la mission et déployer le personnel de la composante civile et de la composante personnelle en tenue là où il est le plus nécessaire, sur la base des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et de la transition politique”, précise-t-il. Une proposition rejetée en bloc par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop qui a réitéré le départ de la Minusma arguant que l’Armée malienne réalise en toute autonomie, les missions de sécurisation des personnes et leurs biens.
« Le gouvernement du Mali demande sans délai le retrait de la Minusma, cependant il est disposé à collaborer dans cette perspective », a affirmé le chef de la diplomatie malienne.
Pour M. Diop cette mission onusienne semble être un des problèmes des tensions intercommunautaire.
« La Minusma semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale… », a-t-il dit
Maintenant reste à savoir si cette doléance sera prise en compte ou le Conseil de sécurité renouvellera le bail de la Minusma comme il a fait l’année dernière.
Ousmane Mahamane
Mali Tribune