Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Mamou Sidibé artiste musicienne : «Je m’engage à valoriser la musique traditionnelle de Ganadougou… »

Mamou Sidibé, fille de Bourama et de Manzé Diallo, est née à Zaniéna-Noumoula, dans la commune rurale de Niéna, région de Sikasso. La diva de Ganadougou est une artiste musicienne bien connue du public malien. Cette native de Ganadougou met son engagement au service de la promotion du patrimoine culturel de Ganadougou. Elle vient de créer à cet effet un festival, «Sente», dont la 1 ère édition se tiendra les 15, 16 et 17 avril à Niéna.

Mamou Sidibe artiste chanteuse malienne

Question usuelle. Comment vous êtes venue dans la musique ?

Je suis venue dans la musique à travers mon père. Il était balafoniste et accompagnait les cantatrices qui chantaient pour galvaniser les cultivateurs. Je les suivais au champ pour chanter avec elles. C’est comme ça, que j’ai appris à chanter. Mais, si c’est devenu mon métier, c’est grâce à Oumou Sangaré. J’ai fait trois ans chez elle. Malheureusement, pour moi, je n’ai pu faire un album avec elle. Mais  elle m’a aidée à devenir une vraie artiste.

Combien d’album avez-vous sur le marché et de quoi parlent vous chansons ?

J’ai six albums sur le marché. Le premier est sorti en 1999, le deuxième en 2003, le troisième en 2007… et le sixième sera très bientôt sur le marché. Mes chansons parlent très généralement du quotidien de Ganadougou qui est basée sur l’agriculture. Je me suis dit que les cultivateurs jouent un rôle très important dans le développement du pays. Elles (chansons) parlent également des faits et gestes de nos ancêtres. Ils ont beaucoup travaillé pour le rayonnement de la culture traditionnelle malienne. À travers mes albums, j’exhorte les jeunes à aller vers la valorisation de notre culture. Il ne faut pas surtout qu’on oublie nos vraies valeurs au profit de celles de l’Occident. Quand tu ne mets pas tes marchandises en valeur, il n’y aura personne pour l’acheter.

Avez-vous fait des tournées hors du Mali ? 

Oui, j’ai fait des tournées en Europe ainsi qu’en Afrique. Après la sortie de mon premier album, feu Tecno Issa et moi, on est allé en France pour le festival Afrique colore. Ensuite, j’ai été en Allemagne pour trois mois, à Londres, en Suisse et également à Bruxelles pour le festival Voix de Cam. Maintenant, concernant l’Afrique, j’ai fait des tournées en Côte d’ivoire, au Burkina, au Cameroun.

Comment parvenez-vous à gérer votre foyer avec tous ces voyages ?

Avec toutes ces tournées ! Il suffit de s’entendre avec son mari et tout en  consacrant un temps pour la famille. Je m’entends bien avec mon mari et mes enfants ont reçu une bonne éducation.

Pourquoi avez-vous pris l’initiative d’organiser un festival, avez-vous des partenaires ?

Mon festival s’appelle «Sente» qui désigne l’ensemble des chanteurs traditionnels de la musique traditionnelle de Ganadougou. La plupart des vrais chanteurs de «Sente» sont décédés. En réalité, je n’ai pas connu ces chanteurs. Mais j’ai eu la chance de connaître Djouroukoro Diallo, qui était un musicien, et Gninè Samaké qui était aussi une chanteuse de Sente. Ceux-ci m’ont appris à chanter «le Sente». Du coup, j’ai vu que cette musique est propice au développement de la culture de Ganadougou.

En effet, cette façon de chanter est en train de disparaître. Raison pour laquelle, j’ai pris l’initiative de créer le festival «Sente» afin d’inviter les gens à redécouvrir la culture de Ganadougou. À travers ce festival, le monde entier connaîtra le «Sente». Ça sera également une occasion pour les jeunes, surtout les jeunes de Ganadougou qui sont nés à Bamako, de découvrir beaucoup de choses de leur culture et de connaître les différents noms de la musique traditionnelle de Ganadougou.

En ce qui concerne les partenaires pour le festival, je n’en ai pas pour le moment. À part Bakary Togola de l’Apcam et Seydou Natounmé de Toguna, qui m’ont toujours accompagnée dans tous mes projets. Mais j’ai donné une carte de soutien à tous les cadres de Ganadougou qui vivent à Bamako, pour m’aider à réussir ce pari. Le début de toute chose est difficile, mais on ne peut pas abandonner son projet parce qu’il est difficile à réaliser. Sinon, jusqu’à présent, personne d’entre eux n’a réagi d’abord. Si j’avais attendu qu’on me tende la main, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui. Il faut toujours faire le premier pas pour que les autres suivent.

Pour moi, s’il s’agit de développer la musique traditionnelle de mon village et je ne reculerai jamais. J’ai une fois investi trois millions pour aller présenter «Le Sente» en Côte d’Ivoire.

Avez-vous un message à l’endroit de la population malienne en général, aux ressortissants de Ganadougou en particulier ?

Mon message, c’est d’inviter tout le monde à prendre part au festival de la découverte du «Sente». Je demande à tous les jeunes artistes de s’engager pour valoriser notre musique, car personne ne viendra le faire à notre place… Une fois de plus, mon ambition dans la vie, c’est de faire revivre «le Sente».

Propos recueillis par Assétou Y SAMAKE/Stagiaire

=====================================

Maïmouna Hélène Diarra lauréate du Prix de la célébrité : «Je dédie ce prix à tous les comédiens maliens»

Elle n’est plus à présenter au public malien et africain, elle a joué dans presque tous les grands films du Mali, les célèbres pièces de théâtre comme Wari I et II. Pur produit du Kotêba national du Mali, comme Guimba national, Michel Sangaré, Magman Gabriel Konaté, entre autres, Maïmouna Hélène Diarra est la seule comédienne malienne à décrocher le Prix de la célébrité du cinéma lors du Fespaco 2017. Ce prix a été initié cette année par les organisateurs du Fespaco pour faire un clin d’œil aux comédiens et autres acteurs du cinéma en Afrique.

Quel commentaire faites-vous de la participation du Mali à cette 25e édition du Fespaco ?

Je pense que le Mali n’est pas rentré bredouille. Nous avons 4 trophées dont le mien, le trophée de la célébrité. Je pense qu’on peut mieux faire encore. Je pense que le cinéma, c’est le financement, sans le financement le pays ne peut avoir de résultats. Si le pays ne change pas, il sera difficile pour le Mali d’avoir encore l’Etalon du Yennega, parce que présentement, le cinéma demande de gros moyens et le Mali n’en a pas. Il faut que les autorités nous épaulent. Il n’y a pas un manque de bons scénaristes, ni de bons réalisateurs, de techniciens, encore moins de bons comédiens. Il ne manque que le financement. Il suffit que le Mali accorde un peu d’importance au cinéma, et ça va aller !

Vous êtes parmi les célébrités du Fespaco 2017. C’est la première fois que ce prix est décerné à des comédiens, en êtes-vous satisfaite ?

Pour la première fois, ce sont le Mali, le Burkina Faso, l’Algérie, le Maroc, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Tunisie, en tout cas, dix pays qui ont eu ce prix. Cette année, un accent particulier a été mis sur le travail des comédiens. Cette marque de considération me va droit au cœur. Ça démontre que ce que nous faisons n’est pas une perte de temps. Ça prouve qu’ils pensent à nous, ça fait honneur. Sans quoi on peut dire aussi c’est venu un peu tard, mais mieux tard que jamais. On les remercie pour ça et que ça continue, parce que nous ne sommes pas les seuls comédiens.

Qu’est-ce que ce prix peut vous apporter ? 

Même sans prix, je vais continue le théâtre, le cinéma, c’est ma vie. Je félicite tous ceux qui ont eu des prix : Daouda Coulibaly, la fille de feu Kandjoura Coulibaly, la petite Fatoumata qui est née dans le cinéma. Parce que son père était le costumier des comédiens maliens. Daouda, il est jeune mais il a fait du beau travail. Etre choisi même parmi les 20 films sur 176, n’est pas donné à tout le monde. Qu’il continue, il est à ses débuts, et ça va aller.

Propos recueillis par Kassim TRAORE

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance