Les rideaux sont tombés, le mardi 31 mai dernier sur les travaux de la première session ordinaire de la cour d’assises de Bamako au titre de l’année 2016. Au total, 142 affaires ont été jugées sur 150, soit un taux d’exécution de 94,66%. Au cours de la cérémonie de clôture, le procureur général près la cour d’appel de Bamako, Mamadou Lamine Coulibaly a fait savoir que même si les auteurs (Ba Oumar Diarra et Malamine Diarra) ont été condamnés à 5 ans de prison pour ‘’Association de malfaiteurs, tentative d’assassinat du Dioncounda Traoré et destruction d’édifice’’, l’affaire n’est pas cependant close car d’autres auteurs de ladite agression barbare courent toujours. A cet effet, il a invité les procureurs de la République et les enquêteurs à poursuivre les investigations afin que nul coupable des dits faits criminels n’échappe à la justice. En outre, dans son réquisitoire, il a attiré l’attention des autorités sur le manque criard de moyens au niveau des services juridiques maliens.
« Sur les 150 affaires inscrites au rôle, la Cour a jugé 142 affaires et renvoyé 8 à la session prochaine pour des motifs pertinents : citation régulière, supplément d’information ou production de pièces. Le bilan en détail est le suivant: 30 condamnations à mort par contumace ; 12 condamnations à la réclusion à perpétuité ; 63 condamnations à la réclusion à temps ; 36 condamnations à l’emprisonnement ferme ; 11 condamnations à l’emprisonnement avec sursis ; 34 acquittements ; 04 actions publiques éteintes. Amendes prononcées : 37.320.000 FCFA; Dommages et intérêts prononcés : 1. 416. 561.592 FCFA, Remboursements : 2.493.357.556 FCFA. Soit un taux de 94, 66% », c’est en ces termes que le Procureur général près la cour d’appel, Mamadou Lamine Coulibaly a commencé son réquisitoire. Avant de mettre l’accent sur l’affaire concernant l’agression le 21 mai 2012 du Président de la République de la transition malienne, le Pr Dioncounda Traoré. « L’affaire de l’agression perpétrée sur la personne du chef de l’Etat de la transition n’est par ainsi close, car d’autres auteurs de ladite agression courent toujours ; A cet égard j’invite les Procureurs de la République et les enquêteurs à poursuivre les investigations afin que nul coupable des dits faits criminels n’échappe à la Justice », a déclaré le procureur. Avant d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur certains difficultés que la justice rencontre au quotidien dans l’accomplissement de sa mission, notamment l’insuffisance d’outils informatiques et le problème de leur maintenance, les crédits de fonctionnement étant notoirement insuffisants et surtout l’insuffisance de véhicules de liaison pour le transport des détenus. « C’est donc dire qu’il y a urgence à améliorer les crédits de fonctionnement des Juridictions et des Parquets à doter chaque Parquet d’un véhicule de transport de détenus pour faciliter davantage la bonne administration de la justice. Par ailleurs, sachant les Magistrats engagés pour le renouveau de la Justice, je ne doute pas que les pouvoirs publics sauront entreprendre ce qui est nécessaire pour améliorer leurs traitements et ceux de leur personnel d’appui, leurs conditions de travail pour l’atteinte de l’objectif d’une justice plus performante, crédible et veillant scrupuleusement sur le respect des Droits de l’Homme », a souligné le procureur dans son réquisitoire.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain