En 1991, le peuple souverain du Mali s’est battu contre le régime dictatorial du général Moussa Traoré, pour l’instauration de la démocratie dans notre pays, pour plus de liberté et de droits individuels. Ce soulèvement populaire, au prix de sacrifices ultimes, a conduit au renversement de Moussa Traoré et l’accession au pouvoir, le 8 juin 1992, d’un président démocratiquement élu. Cette démocratie, qui consiste en la prise du pouvoir à travers les élections, est devenue une véritable ploutocratie. Lors des élections, les partis les plus nantis raflent la part du lion pour laisser les « miettes » à ceux- là qui sont moins nantis. De telle sorte que la démocratie a disparu ou a été tout simplement phagocytée par la ploutocratie.
Les élections dans notre pays sont devenues, au fil du temps, de véritables scènes de distribution d’argent. Désormais, les maliens ne votent plus pour un projet de société crédible et réaliste, encore moins pour les caractères d’un candidat. La capacité de mobilisation d’un candidat ou d’un parti politique réside dans ses capacités dispendieuses de sommes d’argent. A telle enseigne que le slogan pour les votes est : » Pas d’argent, pas d’électeurs ». Ainsi, plus les capacités financières d’un parti ou d’un candidat sont grandes, plus il a beaucoup d’électeurs.
Toutes choses qui dénotent qu’au Mali, les militants convaincus d’un parti politique sont très infimes. Les maliens sont devenus des prédateurs qui, à la veille de chaque élection, virent dans le camp de celui qui leur aura donné beaucoup d’argent ou autres biens (thé, tee- shirt, marmites, chaises, ustensiles et autres).Sans se soucier de leur avenir, du devenir de leur pays, les maliens sont devenus des marchandises électorales, prêts à se vendre au plus offrant.
Actuellement, il est difficile de parler de démocratie dans notre pays car, le pouvoir de l’argent a pris le dessus sur les convictions réelles. Les votes ne sont plus conditionnés à la personnalité d’un candidat, à son projet de société, mais plutôt à sa capacité de distribution financière lors des campagnes électorales.
Cette situation a des conséquences fâcheuse, car, ce sont toujours les partis ou candidats nantis qui raflent tout lors des élections (présidentielle, législative et municipale) au détriment de ceux qui ont la capacité financière très limitée et cela, quelque soit leur personnalité ou la qualité de leurs projets de société.
Aujourd’hui, les maliens, dans toutes les composantes, doivent prendre conscience, changer de mentalité, prendre leur destin en main, en refusant d’être des cobayes électoraux. Ils ne doivent plus songer au thé, au tee- shirt, aux petits billets de 1000F lors des élections, mais plutôt à leur avenir, à celui du Mali en votant pour un candidat qui est capable de développer leur pays et de leur offrir un avenir meilleur.
C’est à cette seule condition que nous parviendrons à l’alternance et partant la promotion et la consolidation de la démocratie dans notre pays.
Cette démocratie, il faut le déplore, est fortement grippée avec l’achat des consciences et autres pratiques frauduleuses lors des élections.
Il appartient donc à tous les maliens d’aller vers un changement de comportement afin de redresser notre démocratie pour le développement harmonieux de notre pays.
MD