Au Mali, le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly se voit réclamer la coquette somme de 10 millions de FCFA. Ce sont les organisateurs d’un festival de musique de Bamako qui la lui réclament, pour un litige remontant à 2004, il y a 13 ans. Le rastaman ivoirien, installé de longue date à Bamako, y voit une tentative d’escroquerie.
En 2004, Tiken Jah Fakoly accepte de participer au premier Festival international de musique de Bamako, le FIMBA. Le jour du concert, la sono promise n’est pas installée. Le chanteur veut d’abord annuler, avant de se raviser, mais le soir venu, l’entrée du festival lui est catégoriquement interdite.
Les organisateurs lui réclament alors un dédommagement de 10 millions de FCFA. L’artiste refuse, l’affaire s’envenime et se politise au point que c’est le président Amadou Toumani Touré qui intervient pour y mettre un terme.
Le dossier semble classé, jusqu’à ce que, 13 ans plus tard, les organisateurs du festival relancent les hostilités. Contacté par RFI, Tiken Jah Fakoly livre son point de vue : « J’étais chez moi, il y a trois mois, et puis on m’a fait signe qu’il y a un huissier de justice devant ma porte, c’est lui qui m’a annoncé la nouvelle. C’est là qu’ils sont allés voir un autre huissier. Leur nouvel huissier a apporté des papiers chez moi. J’étais en voyage, il a même visité la maison avec les militaires, pour m’effrayer ! Mes comptes ont été bloqués. Ils ont écrit à cinq banques que je devais de l’argent, et que la loi leur permettait de prendre. C’est des gens qui voulaient simplement m’escroquer. »
En 2004, l’avocat des organisateurs du festival est un certain Baber Gano, devenu ministre en avril dernier. Cette nomination aurait-elle fait pousser des ailes aux plaignants ? Le ministre affirme aujourd’hui ne pas être impliqué dans ce dernier rebondissement, et apporter son soutien à l’artiste ivoirien.
Joint par RFI, Adama Kouyaté, alors secrétaire général du Fimba, explique que la présidente du festival, Mariam Seye, souhaite récupérer cet argent pour rembourser un prêt contracté auprès d’une banque. Les plaignants ont préféré ne pas s’exprimer au micro.
De son côté, Tiken Jah Fakoly promet d’entreprendre une démarche judiciaire, pour classer définitivement une affaire dont il regrette qu’elle ne puisse que nuire à l’image du Mali.
RFI