A Bamako, ils sont nombreux les vendeurs de glace à tirer profit de cette période. Il s’agit des vendeurs de glaces. En dehors des petits vendeurs, c’est tout un business qui se met en place. Les clients privilégiés: les restaurants, les bars ou les boites de nuit.
Un mercredi, sous un soleil de plomb, en plein cœur des Halles de Bamako. Dans ce centre commercial, des commerces de tout à acabit sont installés çà et là. Mais c’est une petite pièce discrète aux pieds des escaliers que Fatou et ses amies ont choisie pour produire et vendre de la glace, quotidiennement. Bavarde des mains, elle explique : « on mélange l’eau à du sel. Il faut mettre le sel d’abord dans un sac à plastic avant de le plonger dans l’eau, affirme-t-elle. Une fois le sel est dissout, on met les bidons et on met machine en marche. Cela doit faciliter la congélation. »
« Ce sont les menuisiers qui nous fabriquent la coquille…»
Dans les faits, la machine appartient à un homme d’affaires. Fatou et ses amies viennent s’approvisionner. Les frais, 50 FCFA par bidon. « Je peux écouler 200 petits bidons de glace par jour », lance-t-elle, au four et au moulin. Les gares routières, les sites d’orpaillage sont les lieux de vente privilégiés.
Mais parallèlement, à Bamako, c’est tout un business qui se développe, très souvent à l’abri des regards. Au point que la vente de glace est en passe de devenir une véritable industrie. A Niamakoro, dans le quartier communément appelé Cité Unicef, des usines de fabrication même sont installées. Mais aucun gérant n’est prêt à nous dévoiler quoi que ce soit. Ni même sur les conditions de travail. « Allez-y ailleurs. Je ne veux pas de problème. Si les chefs vous voient, ils risquent de vous mettre à la porte », nous lance un gérant.
« On peut utiliser jusqu’à 200 000 FCFA de glaces par jour »
Juste à côté, une modeste boulangerie. Elle produit environ 2 000 miches de pain par jour. Et les barres de glace sont indispensables à la fabrication du pain. « On peut utiliser jusqu’à 200 000 FCFA de glaces par jour, affirme Soukalo Diallo, gérant de la boulangerie. Nous prenons la barre à 500 FCFA, parce que nous avons de bonnes relations avec l’usine. Ailleurs, ils le vendent au double. »
Dans la capitale malienne, les clients privilégiés de ces producteurs de glace sont notamment les hôtels, les boites de nuit ou encore les restaurants. Des véhicules sont spécialement loués pour assurer les livraisons.
La plupart des glaces servies dans vos verres dans les bars viennent de ces machines à glace…fabriquées localement. « Ce sont les menuisiers qui nous fabriquent la coquille. Nous insérons nos propres tuyauteries et des agitateurs », explique Salif Traoré, fabricant. Le processus ne s’arrête pas là : « on ajoute également des compresseurs de vieux climatiseurs de deux ou trois chevaux. Pour les barres de glace, on utilise des compresseurs de 10 ou 15 chevaux. »
Dans la pratique, les véritables propriétaires de ces machines sont inconnus du grand public. Mais, selon nos informations, le business a commencé dans les camps militaires où l’électricité est gratuite, il y a déjà plusieurs années. Aujourd’hui, le business fleurit. Discrètement et souvent avec son lot de branchements d’électricité illicites.
Source: Mikado.fm