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Mali : que faisait Jean-Pierre Lacroix à Bamako ?

La mission onusienne doit se retirer du Mali au plus tard le 31 décembre 2023.

Le chef du maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix s’est rendu à Bamako, en fin de semaine dernière, pour rencontrer les plus hautes autorités sur le processus de retrait ordonné de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Avant cette rencontre avec les autorités, il a aussi effectué un déplacement à Mopti afin de voir comment les Nations-Unies pourraient poursuivre leur soutien même après le retrait de la mission au plus tard le 31 décembre prochain.

Pour ce faire, M. Lacroix a eu des échanges avec l’équipe de pays des Nations Unies dans le pays ainsi que le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. C’est dans ce cadre qu’il a animé une séance de travail avec le personnel de l’ONU au Mali avant de leur exprimer la gratitude de l’organisation « pour leur dévouement et leur sacrifice au fil des ans au service et au soutien du peuple malien ».

Retrait mouvementé

Pour le moment, le processus de retrait se poursuit normalement même si par endroit des incidents surviennent. Sur la douzaine de bases que la Minusma prévoit de restituer aux autorités maliennes avant le 31 décembre prochain, au moins trois ont été libérées. Il s’agit notamment de celles de Ogossagou, dans le centre du pays, Ber et Goundam dans la région de Tombouctou.

Selon M. Lacroix la prochaine base qui sera rétrocédée aux autorités maliennes est celle de Ménaka prévue avant la fin de ce mois d’août. Ensuite, il restera les bases dans le grand nord telles que celles de Kidal, Tessalit et Aguelhok, dans la région de Kidal. Puis celles de Ansongo, Gao, Douentza, Mopti et Tombouctou. Avant de démarrer pour Bamako qui abrite en plus du QG de la Minusma une base au niveau de l’aéroport.

Toutefois, ce retrait ne sera pas aussi aisé dans la mesure où le contexte sécuritaire a même connu une récente dégradation. Déjà, lors du retrait anticipé de la Minusma de la base de Ber, dans la région de Tombouctou, des affrontements violents ont opposé l’armée malienne qui s’apprêtait à occuper les lieux et des combattants de l’ex-rébellion qui contrôlaient la ville jusqu’ici. Durant, cette période, en dehors des éléments des mouvements impliqués dans le processus de paix, les militaires maliens ont aussi affronté des terroristes du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), affiliés à Al-Qaïda, aux abords de la ville de Ber où au moins 4 militaires ont péri. En se retirant de la base de Ber, les casques bleus de la Minusma ont subi au moins deux attaques dont une a causé la blessure d’au moins quatre d’entre eux du contingent burkinabé.

Mission onusienne la plus meurtrière 

La Mission onusienne déployée depuis le 31 juillet 2013 au Mali est la plus meurtrière dans le monde. Au 30 juin, le nombre de casques bleus qui y sont tués est estimé à 309. Elle est aussi la mission la plus coûteuse puisqu’elle disposait d’un budget annuel de 1,2 milliard de dollars.

Pour ce qui est du retrait qui doit se faire dans un délai de six mois soit avant le 31 décembre – délai jugé insuffisant pour une mission onusienne d’une telle dimension – c’est un montant de 590 millions de dollars qui a été décaissé par la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires. Une somme également estimée insuffisante par des fonctionnaires onusiens au regard de l’ampleur des tâches à abattre sur les plans opérationnel, environnemental et politique liés au départ d’une Mission.

MD/ac/APA

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