11 jours après le début de la campagne électorale au Mali, les choses se précisent : les deux locomotives de la politique au Mali s’apprêtent pour un remake de 2013. Ibrahim Boubacar Keita et Soumaila Cissé sont partis pour un autre face-à-face au second tour après 2013.
Ibrahim Boubacar Kéita, 73 ans, candidat à sa propre succession, a retrouvé une seconde jeunesse. Il met désormais en avance le bilan de son premier mandat pour convaincre les Maliens de sa disponibilité et son engagement à poursuivre l’œuvre entreprise. L’accord de paix de 2015 qui a mis fin aux hostilités entre Maliens, les investissements dans le monde de l’agriculture qui ont permis au Mali d’être aujourd’hui autosuffisant en céréales, la première place de pays producteur de coton en Afrique, les investissements dans les infrastructures et l’augmentation du Smig qui est passé de 4000 à 75 000 F. Sans oublier la loi sur les droits des femmes.
Ibrahim Boubacar Kéita appelait, au début de la campagne, à une victoire au premier tour. La réalité sur le terrain rend ses ambitions plus modestes.
Dans les rangs de ses partisans, l’on se prépare désormais pour un second tour indécis. « Mais nous allons gagner », disent-ils. Les partisans du président sortant reconnaissent que Soumaïla Cissé mène une campagne très méthodique. « Il est serein. Il joue sur les faiblesses du bilan de Ibrahima Boubacar Kéita ».
Soumaïla Cissé, 67 ans, joue une carte importante de sa carrière politique. Candidat régulier à la présidentielle au Mali, il a toujours perdu sur le fil. Il est convaincu que son heure a sonné en 2018. « Nous n’accepterons pas la fraude. ».
Les deux ténors se battent sur le terrain ouvertement mais aussi en coulisses. Ils contactent les autres candidats pour d’éventuels ralliements au second tour. « Les deux candidats m’ont envoyé des délégués », révèle Mamadou Igor Diarra.
Tous les candidats en course sont unanimes sur trois points : sortir la société malienne de l’informel, désenclaver les villes de l’intérieur, renforcer les capacités des forces de sécurité et de défense, l’amélioration des conditions de vie et de sécurité des populations, l’investissement dans les infrastructures scolaires et routières… Les tensions entre les communautés au Centre du pays et l’insécurité résiduelle au Nord du pays restent des interrogations pour les observateurs.
La campagne électorale se déroule pour l’instant sans accrocs et sans violence. Le premier tour est prévu pour le 29 juillet 2018. 24 candidats sont en lice.
Fernand Dedeh
Abidjanshow