Asphyxié par les sanctions, le Mali de Asimi Goita file tout droit vers de nouveaux défauts (sauf miracle) lors des prochaines échéances du remboursement de sa dette sur le marché financier régional. Les attentes légitimes des investisseurs seront-elles honorées ?
Rien n’est moins sûr, opine ce banquier malien pour qui la seule tentative de l’homme fort de Kati de mobiliser de l’argent au niveau local a tourné en eau de boudin.
Bamako devrait s’acquitter de 17 milliards de FCFA le 21 février, 41,8 milliards de FCFA le 28 février et 15,4 milliards FCFA le 19 mars. Ces défauts viendront s’ajouter à un encours de 80 millions d’euros d’échéances non réglées depuis janvier. Le tableau ci-dessous donne une idée précise des échéances qui attendent ce pays très dépendant des mécanismes de financement de l’UEMOA et de la coopération internationale.
Pour sûr, un nouveau défaut précipiterait la banqueroute du Mali, estiment de nombreux analystes qui rappellent par ailleurs que le système bancaire malien a toujours accès au guichet de refinancement de la CEDEAO, ce qui lui permet d’expédier les affaires courantes. Pour rappel, la note du Mali a été dégradée le 4 février 2022 de Caa1 à Caa2 sur l’échelle de Moody’s et placée sous surveillance suite au premier défaut constaté le 28 janvier. L’exposition au risque Mali risque de dégrader la qualité du portefeuille du système bancaire de l’UEMOA.
Le pays aux mains d’une junte militaire depuis août 2020 est au menu des briefing quotidiens dans les banques et les salles de marché. En attendant que la junte renonce à son projet d’une transition de 5 ans, contraire aux dispositions de la CEDEAO, le Mali ne peut ni émettre ni recevoir d’argent.