Au Mali, les problèmes fonciers sont nombreux. Spéculation foncière, titres illégaux ou encore des expropriations forcées, des milliers de Maliens en subissent les conséquences tragiques. En début de semaine, des victimes d’accaparement des terres s’étaient même rassemblées pour interpeler les autorités sur ce problème. Ce jeudi 4 septembre, le ministre des Domaines de l’Etat a donc annoncé une série de mesures.

La première mesure d’urgence concerne la suspension de l’attribution, par l’Etat de titres fonciers. Ce gel a officiellement débuté il y a deux semaines, pour une durée de six mois. « Ce gel nous permettra de faire l’inventaire de la situation, en terme de conflits, à savoir les dossiers en instance et la vérification de la pertinence de ces dossiers. Et puis, l’inventaire des litiges qui sont des dossiers pré-judiciaires », a précisé Hubert Tiéman Coulibaly, ministre des Domaines de l’Etat.

Le ministre annonce également un dispositif de sécurisation des archives foncières afin d’éviter leur dégradation ou même leur vol. Sur le long terme cette fois, les autorités comptent créer un cadastre foncier national. Estimé à 30 milliards de FCFA, il doit être élaboré d’ici 2018, grâce au soutien financier des bailleurs de fonds internationaux.

D’autres réformes de fond sont également programmées. « Certains textes seront relus de manière à ce qu’il y ait moins d’acteurs qui interviennent dans le foncier et de manière à ce que les sanctions administratives concernant certaines pratiques puissent être automatiques. Pour garantir l’avenir agricole de notre pays, le ministère du développement rural et notre ministère sont à l’œuvre afin que nous puissions avoir une loi foncière agricole », indique Hubert Tiéman Coulibaly.

Aucune échéance pour le vote de cette loi que le ministre assure « très avancée ». Quant aux rumeurs de dissensions, au sein du gouvernement, sur le règlement de certains litiges fonciers, le ministre affirme qu’il n’y a « aucun blocage ».

Source: RFI