Alors qu’un diplomate à New York a évoqué l’implication de mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner dans ce massacre le 5 mars, le Mali réfute la présence de ces mercenaires et évoque la présence d'”instructeurs”.
L’ONU accuse. L’armée malienne et des “soldats blancs” sont impliqués dans la mort début mars au Mali, près de la frontière avec la Mauritanie, de 33 civils, dont 29 Mauritaniens et 4 Maliens, selon un rapport d’experts missionnés par les Nations unies consulté vendredi 5 août par l’AFP. Un diplomate à New York cité par l’AFP affirme que ces “soldats blancs” sont des éléments du groupe paramilitaire russe Wagner.
>> Que font les mercenaires russes Wagner au Mali ?
Le rapport du groupe d’experts de l’ONU sur le Mali, transmis fin juillet au Conseil de sécurité des Nations Unies, dresse un récit macabre de ce massacre. Le 6 mars, les corps de ces civils avaient été retrouvés ligotés, battus et brûlés. La veille, ils auraient été arrêtés et emmenés par les Fama (Forces armées maliennes) et des mercenaires russes, selon le rapport de l’ONU, qui évoque un “schéma similaire de pillage et de passage à tabac” dans cinq autres localités de la zone entre le 5 et 6 mars, sans mort d’homme néanmoins.
Le Mali réfute la présence des mercenaires de Wagner
La disparition de ces civils à Robinet El Ataye, dans la région de Ségou, a fait grand bruit au Mali et en Mauritanie. Nouakchott accusait l’armée malienne d’“actes criminels récurrents” contre des citoyens mauritaniens dans cette région frontalière, alors que Bamako assurait qu’aucun élément ne pouvait mettre en cause son armée. Les deux pays ont ouvert une enquête conjointe dont les résultats n’étaient toujours pas publiés début août.
Si les “soldats blancs” mis en cause sont soupçonnés d’appartenir au groupe Wagner, le Mali réfute la présence de ces mercenaires dans la région. Le pays évoque la présence d’“instructeurs”, tandis que Moscou affirme n’avoir rien à voir avec cette société présente au Mali sur une “base commerciale”.