L’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali, le 10 juillet dernier, et qualifiés de mercenaires par les autorités de la transition connait un nouveau rebondissement. Dans une lettre adressée à la gérante de ‘’Sahel Aviation services (SAS) SARL, ce lundi 1er août 2022 le Président directeur général des Aéroports du Mali demande de prendre les dispositions qui s’imposent pour l’évacuation des forces étrangères présente dans ses locaux dans un délai de soixante-douze heures à compter du mardi 2 août 2022.
Les autorités de la transition ont interpellé 49 militaires ivoiriens le lendemain de la fête de Tabaski, le 10 juillet dernier. Après des investigations, il s’est avéré que ces militaires ivoiriens sont arrivés au Mali sans base légale. Du coup, dans un communiqué le gouvernement a indiqué qu’il les considère comme des mercenaires.
Pour cause, quatre versions différentes ont été avancées par les militaires interpellés pour justifier leur présence sur le territoire malien : « La mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la Minusma, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services et la protection du contingent allemand ».
Dans la mesure où des militaires ivoiriens retenus disent être venus au Mali sur la base d’une convention pour travailler sur la base logistique de la société Sahelian Aviation Services (SAS), le gouvernement a décidé « de mettre fin, avec effet immédiat, à l’activité de protection de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services par des forces étrangères et exiger leur départ immédiat du territoire malien ». Il avait par ailleurs «inviter la Compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services » à confier dorénavant sa sécurité aux forces de défense et de sécurité maliennes »
Malgré la disponibilité des deux pays à privilégier la voie du dialogue, aucun compromis n’est encore trouvé entre les deux pays sur cette affaires sous l’égide du Togo qui a offert ses bons offices.
Trois semaine après l’interpellation des 49 soldats ivoiriens, l’affaire se complique pour les autorités dont la version est mise à mal de jour en jour. Après l’ONU qui a clairement dit que le contingent ne peut pas se prévaloir du statut de NSE, voila qu’on découvre que la compagnie Sahel aviation service (SAS) fait dans l’illégalité dans notre pays. Selon une correspondance adressée à la gérante de ‘’Sahel Aviation services (SAS) SARL, ce lundi 1er août 2022, le PDG de l’Aéroport de Bamako-Sénou explique des faits :
« Il nous a été donné de constater que contrairement aux activités autorisées par la convention citée en référence, vous effectuez l’accueil et l’hébergement de forces armées étrangères et avez à cet effet réalisé un hôtel avec d’autres commodités. Cet état de fait engendre des risques pour la sûreté intérieure et extérieure de l’État et constitue une violation de vos obligations contractuelles notamment l’article 2 intitulé « destination du bien » qui stipule : « Le bien mis à la disposition du concessionnaire lui est remis à titre strictement personnel pour servir à la construction de bureaux, hangar et à l’aménagement de voies de circulation ».
Ainsi, le PDG des Aéroports du Mali a demandé à ‘’Sahel Aviation services’’ de faire cesser les activités d’accueil et d’hébergement avec effet immédiat. De même, il demande à la société de prendre les dispositions qui s’imposent pour le départ des forces étrangères de ses locaux dans un délai de soixante-douze (72) heures à compter du mardi 2 août 2022.
On raconte que la Compagnie Sahel aviation Service ait construit un hôtel avec piscine et autres commodités pour ces forces étrangères, présentes on ne sait pourquoi dans notre pays, puisque ne faisant pas partie de la Minusma.
PAR MODIBO KONE
Source : Info-Matin