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Mali : L’école, 56 ans après

La construction de la démocratie est une quête de tous les jours et nous avons le devoir de faire en sorte que toutes les composantes de notre société puissent s’inscrire dans cette quête quotidienne afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans l’œuvre de reconstruction nationale que de notre peuple à entrepris depuis les événements du 26 mars 1991.

 

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Le 22 septembre prochain notre pays célébrera ses 57 ans d’accession à la souveraineté nationale et internationale. Cela fait donc 56 ans jour pour jour que la République soudanaise devenu le Mali accédait à l’indépendance après plusieurs années de domination coloniale. Dans la joie de cette indépendance, les autorités maliennes de l’époque notamment celles de la toute première république sous la garde du président Modibo Kéita ont voulu non seulement libérer sur le plan-politico-économique mais surtout de procéder la décolonisation des esprits.

Malheureusement ce système aussi efficace que sévère sur lequel le peuple avait fondé un espoir majeur n’a duré que quelques années au grand émoi du peuple malien. Nos diplômes étaient recherchés et respectés. Et il fallait seulement être détenteur du baccalauréat malien pour que les universités du monde s’ouvrent sans difficultés, aujourd’hui tout cela appartient au passé puisque les bacheliers maliens sont soumis à des tests si honteux et indigents que l’on a de la peine à s’accepter soi-même en tant que tel. Quelle honte pour un noble et digne pays comme le Mali !

Nos jeunes sont de plus en plus détenteurs de diplôme vides et le comble qui ne cadrent pas le plus souvent avec leurs niveaux. L’école malienne est dans une impasse. La crise scolaire qui sous nos yeux, ne finit pas de s’empirer est celle du système tout entier donc de la nation tout entière puisque l’on ne saurait parler de développement sans éducation de qualité.

L’école ne remplit plus un seul des services que nos parents et ainés lui avait assignés, que nos familles attendent d’elle, que la nation ambitionne pour ses enfants et son développement. Dans l’enseignement primaire, elle arrive à peine à accueillir le maximum d’enfants, les autres trouvent chaque année porte close.

Plus au dessus, la situation est pire eu égard des ressources que nous y affectons : ce ne sont plus part 13 % des jeunes qui reçoivent un enseignement secondaire et moins de 18 % de l’enseignement supérieur. La preuve de cette défaillance en est que le Mali fait partie des derniers dans le domaine d’éducation dans la sous-région ! Tandis que nous consacrons à l’éducation un pourcentage élevé du budget de l’Etat.

Mais pour quel résultat ? Le chômage est une aventure sans fin qui attend la plupart de nos jeunes à la sortie de l’école. Les jeunes ont perdu certitude en elle. Les enseignants qui lui sont attentionnés et dont il faut saluer le courage, y perdent chaque année une partie de leur conviction.

Il faut changer l’école pour que davantage de nos enfants puissent y déboucher !

Pour qu’elle cesse d’être une fabrique de chômeurs, pour qu’enfin elle produise les citoyens responsables dont le pays à besoin et qui nous conduirons certainement vers un Mali meilleur. Quel employeur voudra de ces jeunes qui, durant 4 ans, ont passé tant de semaines et de mois hors des classes ? Quel employeur voudra demain des jeunes dont seule la complaisance muette des pouvoirs publiques et des parents auront dotés d’un diplôme ? C’est notre problème aujourd’hui. Ce sera leur problème et celui de la société tout entière demain. Certains se verront proposer comme de salaire une somme moins que la bourse qu’ils percevaient. Le chômage est aujourd’hui une douloureuse réalité, qui sera pire demain car il peut se transformer en un véritable cauchemar.

Face à cela, les passions seront vaines. Il faut sortir l’école et la jeunesse de l’impasse dans laquelle elles se trouvent actuellement sinon…

Abdoul Karim Hadji Sangaré

Source : Le Flambeau

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