De nombreuses personnalités sont annoncées à l’évènement dont le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Goodluck Jonathan. Signe qui, selon des observateurs, dénote de l’adhésion de l’organisation sous-régionale au choix porté sur ce colonel-major à la retraire pour conduire le pouvoir intérimaire au Mali.
C’est devant la Cour suprême que Bah N’Daw prêtera serment, en prononçant la formule suivante : “Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la Loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine”.
Le Mali entamera alors, véritablement, sa marche vers l’ordre constitutionnel. Mais, la tâche du colonel-major à la retraite ne sera pas de tout repos, tant les défis sont immenses. Lui-même a, probablement, conscience que la réussite de cette Transition est plus ou moins un défi personnel à relever. Bah N’Daw sait, sans doute, que tous ses faits et gestes seront scrutés par ses compatriotes. Et une transition aboutie contribuera à rehausser son image dans l’opinion, dont une bonne partie le tient en si haute estime.
Mais dans l’immédiat, le premier défi à relever se trouve dans la formation de son équipe, surtout dans le choix du Premier ministre qui doit être un homme de consensus et d’une capacité managériale avérée pour mener à bien sa mission dans un contexte si difficile. Pour ce choix, il doit pouvoir compter sur la maturité et la sagesse des différentes sensibilités du pays.
Du reste, la Charte de la Transition a clairement défini les tâches assignées à Bah N’Daw et son équipe. Parmi les grands chantiers, la stabilisation du pays et la pacification de tous les foyers de tension doivent figurer en bonne place. Autres priorités : les réformes institutionnelles et politiques à conduire, la bonne gouvernance et l’organisation des élections générales. La liste n’est pas exhaustive. Réussir ces missions passe, impérativement, par la réconciliation des cœurs et des esprits, afin que chacun joue harmonieusement sa partition dans la symphonie nationale.
Après cette cérémonie de prestation de serment, une déclaration est attendue du président en exercice de la CEDEAO, le président ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo. Les Maliens n’espèrent pas moins qu’une annonce de la fin des sanctions d la CEDEAO. Seront-elles levées ou maintenues ? La question est au centre des débats dans le pays, depuis la désignation du président et son vice-président. Ils sont nombreux à croire à une levée intégrale des sanctions, dès aujourd’hui. «Nous avons accepté les principes de la CEDEAO. Je pense que, dans les jours à venir, elle doit lever les sanctions pour le bonheur de la population malienne », a déclaré le vice-président du CNSP, à l’occasion de la célébration du 22 septembre, fête de l’indépendance du Mali.
Par contre, des observateurs estiment qu’elles seront seulement assouplies, en attendant la nomination d’un Premier ministre civil. Ce qui demeure évident, c’est que ces sanctions imposées par la Communauté sous régionale commencent à peser lourdement sur les populations, déjà soumises aux rudes épreuves de la crise sécuritaire et sanitaire.
ID/MD (AMAP)