Malgré la mise en œuvre des recommandations proposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP, opposition) a organisé ce mardi un 4e rassemblement pour demander la démission du président malien Ibrahim Boubacar Kéïta.
Le rassemblement du M5-RFP a une fois de plus paralysé la capitale malienne où plusieurs commerces n’ont pas ouvert et d’autres ont fermé en fin de matinée. Les banques et autres établissements financiers ont fermé à 11H00. Beaucoup de travailleurs ont aussi préféré rester à la maison par crainte d’actes de violence à la fin du meeting.
Cette mobilisation a été organisée alors que le médiateur de la CEDEAO, le Nigerian Goodluck Jonathan, se trouve à Bamako depuis lundi pour évaluer la mise en œuvre des recommandations formulées par la CEDEAO.
Le président Kéïta a mis en place le 27 juillet un cabinet restreint de six ministres conformément aux recommandations du sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu par visioconférence le même jour.
« Les aspects institutionnels sont déjà satisfaits », a indiqué le ministre malien de la Justice, Me Kassoum Tapo, après la prestation de serment des nouveaux juges de la Cour constitutionnelle et la nomination du président de la Cour suprême qui est la plus haute instance judiciaire du pays.
Le chef de l’Etat malien a demandé à ses ministres de « travailler au retour de la normalité, de la concorde et de la paix sociale » dans le but de « créer des conditions propices » à la formation du futur gouvernement. Il a aussi demandé à l’équipe restreinte de « diligenter une enquête minutieuse et crédible sur les pertes en vies humaines ainsi que sur les atteintes aux biens publics et privés à Bamako, Kayes et Sikasso », en référence aux troubles liés aux manifestations du 10, 11 et 12 juillet.
Le Premier ministre malien, le docteur Boubou Cissé, avait élaboré une « feuille de route » de sortie de crise et a entamé vendredi dernier une série de rencontres avec la classe politique malienne ainisi qu’avec la société civile.
« Le message que je souhaite adresser aux acteurs de l’opposition, en particulier au M5-RFP, c’est d’accepter cette demande de dialogue », a souhaité le chef du gouvernement malien.