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Mali : le chômage alimenterait le djihadisme

L’article qui suit est la résultante d’une enquête menée par nos confrères de BBC. Nous évitons de le commenter dans le souci de ne pas en altérer le contenu. Lisez plutôt !

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L’une des théories expliquant l’expansion des groupes terroristes en Afrique de l’Ouest : l’appât. Les djihadistes recrutent des jeunes chômeurs en zones rurales où le chômage est élevé, leur promettant jusqu’à 600 dollars par mois.

Dans la ville malienne de Gao, Zaparo s’est échappé d’un groupe armé. Il raconte à notre journaliste Alex Duval Smitch comment il est entré dans le Djihad.

Le jeune homme a voulu resté anonyme, nous l’appellerons donc «Zaparo». À 26 ans, Zaparo est agriculteur, comme son père.

Il vit encore chez ses parents et désire se marier car «dans le Coran, si vous n’avez pas de femme, personne ne vous respecte.».

Le jeune homme explique que son rêve était de rejoindre les rangs de l’armée. Mais il n’y croit plus.

Pour preuve, il affirme que même s’il décroche l’examen, c’est toujours «un fils de» qui obtiendra la place. Une expérience amère qu’a vécue son grand frère.

En 2011, Zaparo entend parler de Ganda Koi, une milice de défense qui recrute. Zaparo part, y voyant une opportunité d’intégrer l’armée.

Mais une fois au point de rencontre, ce n’est pas Ganda Koï qui l’accueille mais les Tamasheks, des membres du MNLA.

«C’est vrai que ces groupes ont offert 200 dollars à des garçons qu’ils considéraient comme de la chair à canon» confie le jeune homme.

Garder les jeunes occupés

En janvier 2012 et après une formation de 20 jours, Zaparo participe au lancement de la rébellion touareg, une guerre dans laquelle les rebelles du MNLA s’allient à Ansar Dine, Al-Qaïda et Boko Haram, visant à créer un califat dans le nord du Mali.

A Ménaka, il s’est battu contre l’armée malienne de ses rêves. Il s’est échappé et recherche actuellement un emploi. «Je ne crois pas en mon avenir»déclare Zaparo.

Victimes d’un chômage accru, les jeunes de Gao, ayant arrêté l’école, ont transformé la Place de l’indépendance en terrain de sport.

«Un de nos principaux objectifs est de garder les jeunes occupés» déclare Sidi Cissé, entraineur de basket-ball.

Le but : éviter qu’ils ne soient tentés par les recrutements des groupes djihadistes.

Depuis le déploiement de la Minusma, mission des Nations-Unis au Mali, des emplois ont été créés dans l’armée à Gao.

Mais les moyens financiers et le népotisme sévit toujours dans le secteur public, laissant peu d’espoir à la jeunesse malienne.

Source BBC – 7 avril 2015

 

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