Djihadistes selon Barkhane, chasseurs selon des locaux. Les versions se contredisent dans la frappe de Talataye.
Six jeunes ont été tués jeudi dans le nord-est du Mali dans une frappe, décrite par la force française Barkhane comme visant des djihadistes alors que des notables locaux parlent de simples chasseurs tués alors qu’ils traquaient le gibier.
Six jeunes de Talataye, située entre Gao et Ménaka, dans la région frontalière du Niger, ont été enterrés jeudi après avoir été frappés depuis les airs, ont rapporté ces notables. “Il s’agit là d’un groupe de jeunes, dont des mineurs, qui ont décidé de passer la journée en dehors du village de Talataye à bord de trois motos et armés d’un fusil de chasse, pour tirer des lapins et des perdrix“, a dit à un correspondant de l’AFP le maire de la localité Mohamed Assaleh Ahmad. Quatre avaient moins de 16 ans, deux entre 18 et 20 ans, a-t-il dit.
“Explosions”
“Vers 10h30, des témoins alentour ont rapporté des explosions et affirment avoir vu des avions dans l’air. Impossible de savoir si c’est des avions français ou pas“, a-t-il dit. “Après, quand l’alerte a couru dans le village, il a été décidé d’envoyer des gens et un véhicule sur place pour récupérer les six corps et les inhumer au cimetière de Talataye vers 18h00“, a-t-il dit.
Un conseiller communal a dit avoir vu un drone faire feu à l’ouest de Talataye. Deux autres notables s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité ont fait état d’une frappe aérienne sur la foi de témoignages.
Les trois notables ont tous décrit les jeunes comme des chasseurs partis à moto. La force anti-djihadiste française Barkhane a de son côté publié dans la soirée un communiqué relatant une toute autre version de ce qui semble être le même évènement: le moment, en fin de matinée, et la localisation, à 60 km au nord d’Indélimane selon Barkhane, concordent.