Le chroniqueur et figure de la société civile, de son vrai nom Mohamed Youssouf Bathily, a été interpellé jeudi soir à son domicile. Il a été entendu au commissariat du Ve arrondissement de Bamako suite à la plainte pour outrage de deux syndicats de magistrats maliens. Ils lui reprochent les critiques formulées à l’encontre de certains magistrats dans son émission de radio.
Ras Bath doit être présenté dans la journée de vendredi au procureur. Il avait été libéré le 19 avril dernier, après trois mois de détention pour une affaire de « complot » contre la transition. Les charges avaient finalement été abandonnées par la justice.
Son camarade du CDR, le Collectif pour le développement de la République, Boubacar Yalcoué, dénonce un acharnement : « Nous venons juste de finir une procédure judiciaire le 19 avril passé. Tout le monde a su, en réalité, ce qui était caché derrière. C’était une manière de museler Ras Bath. Et quand il est sorti, il a continué avec ses émissions. Nous pensons et nous estimons que nous sommes dans un État de droit et le citoyen a le plein droit de donner son avis par rapport à une décision de justice. Je ne sais pas en quoi donner son avis par rapport à une procédure judiciaire devient un crime, un outrage à magistrat. C’est ce que je n’arrive pas du tout à comprendre. Et vraiment, c’est indigne ! On passe le prendre chez lui, comme si c’était vraiment un malpropre, un bon à rien. Nous pensons vraiment que c’est arbitraire. Nous voyons que la liberté d’expression commence vraiment à subir des menaces réelles dans notre pays et cela nous fait reculer de trente ans. »
Deux autres personnes sont visées par les mêmes plaintes. Il s’agit des avocats maître Kassoum Tapo à maître Mohamed Aly Bathily, le père de Ras Bath.
Source : RFI