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Mali : « La Russie inspire plus confiance que les anciennes puissances coloniales

Des manifestants brandissent des drapeaux russes et maliens lors d’un rassemblement contre l’influence française dans le pays, le 27 mai 2021, à Bamako


Alors que Bamako négocie avec le groupe Wagner, Tatiana Smirnova, chercheuse au Centre FrancoPaix (CFP), retrace l’origine des liens entre la Russie et le Mali et analyse ce qui est en train de se jouer dans le Sahel.

Officiellement, Bamako n’a pas encore signé avec le groupe Wagner, mais le sujet a déclenché une véritable tempête diplomatique. Le 20 septembre, la France a prévenu – par la voix de Florence Parly, sa ministre des Armées, en déplacement dans la capitale malienne – qu’elle « [n’allait] pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires ».

Dès le lendemain, Paris a reçu le soutien de l’Union européenne (UE) : son chef de la diplomatie, Josep Borrell, a déclaré qu’un accord avec Wagner « affecterait sérieusement la relation entre l’UE et le Mali. » À Berlin, la ministre de la Défense a formulé une mise en garde équivalente : « Si le gouvernement du Mali passe de tels accords avec la Russie, cela contredit tout ce que l’Allemagne, la France, l’Union européenne et l’ONU ont fait au Mali depuis 8 ans », a regretté Annegret Kramp-Karrenbauer.

Assiste-t-on à un rapprochement entre Moscou et Bamako au détriment de la France ? Les liens qui les unissent, forgés à l’époque de l’URSS, vont-ils permettre à la Russie de se positionner pour l’après Barkhane ? Éléments de réponse avec Tatiana Smirnova, chercheuse au Centre FrancoPaix (CFP), rattaché à l’Université du Québec.

Jeune Afrique : Pourquoi les autorités maliennes envisagent-elles de recourir au groupe Wagner et à des mercenaires russes ?

Tatiana Smirnova : Pour l’instant, c’est l’une des options étudiées par les autorités maliennes et il est important de souligner que le statut juridique du groupe Wagner est relativement flou et ne permet pas de faire un lien direct avec l’État russe.

Ceci étant dit, la position de Bamako n’est pas si surprenante. On est à quelques mois de l’élection présidentielle, qui doit se dérouler en février 2022, et il est pour le moment difficile de dire si les militaires sont prêts à laisser le pouvoir. Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’il y ait, à ce sujet, des tensions entre les militaires eux-mêmes.

Source: JA

 

 

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