Après le Conseil National de Transition, le Ministère de la Refondation de l’État et celui de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, la Cour Constitutionnelle, la Coalition Charte d’Engagement Public pour l’Émergence (CEPE) a remis son document de contribution de la société civile aux réformes Constitutionnelles, Politiques et Électorales à la Cour Suprême. C’était ce vendredi 07 mai 2021.
C’est une grande délégation de la Cour Suprême avec en sa tête son Vice-président, Hamet Sam, qui a reçu celle de la CEPE dirigée par son président, Dr Abdoulaye Sall. Pour la circonstance, ce dernier était accompagné par les responsables de l’Association des Femmes du Mali, ceux du Réseau de l’Association des Jeunes (RJA) et de l’Association des Personnes Vivant avec handicap.
Ce document qui contient quatre (04) grands axes à savoir la révision constitutionnelle, les réformes politiques et électorales, la relecture de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, ainsi que la réorganisation territoriale, vise à assurer la participation citoyenne aux processus de réformes constitutionnelles et politiques en cours au pays. Ce document, selon Dr Abdoulaye Sall, porte la voix des citoyens maliens, notamment ceux qu’on appelle les sans voix qui n’ont peut-être pas l’opportunité à être en contact avec les autorités à un certain niveau.
Aussi, Dr Sall a insisté sur le rôle de la Cour Suprême non pas seulement sur les reformes engagées, mais surtout en tant que garante des lois et textes de la République. Ainsi, Dr Abdoulaye Sall estime qu’elle doit, au même titre que les autres institutions de la république, jouer sa participation aux réformes.
La révision Constitutionnelle, c’est maintenant où jamais
Parmi les quatre propositions de la CEPE, le président Sall a mis l’accent sur la révision constitutionnelle. Selon lui, cette période de transition est le meilleur moment pour réviser la loi fondamentale du pays. «La Constitution est le fondement politique de l’État. Aucune autre réforme n’aboutira sans passer par la constitution. Nous avons échoué cette révision à plusieurs tentatives, notamment au temps du président Alpha Oumar Konaré, de Amadou Toumani Touré et de Ibrahim Boubacar Keita. Nous n’avons plus le droit d’échouer, car cette révision Constitutionnelle est plus qu’une nécessité », précise-t-il.
Aussi, devant la Cour Suprême, la société civile a plaidé pour l’ouverture d’une Cour de Compte qui prendra en compte toutes les préoccupations socio-culturelles du pays. «Nous sommes pratiquement le seul pays de l’espace UEMOA qui n’a pas une cour de compte », regrette-t-il.
Eviter les erreurs du passé !
Tout comme lors de son passage à la Cour Constitutionnelle, Dr. Sall estime qu’il faut se servir des leçons du passé. «Il faut penser à tout ce qui n’a marché jusqu’ici, notamment les points de divergence. Pour cela, il faut travailler sur trois dimensions: la dimension de la prévention, la dimension gestion lors des crises et enfin la non répétition, c’est-à-dire comment faire pour éviter que ce qui est arrivé par le passé, notamment de 1992 à nos jours comme négation, ne puisse plus se reproduire. Il y a donc la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation et d’information pour expliquer le rôle de la Cour Suprême aux Maliens», souligne-t-il.
Pour sa part, la Cour Suprême a salué la démarche participative dans laquelle la CEPE s’est inscrite. Selon le vice-président, Hamet Sam, il n’y a pas de raison que la Cour ne prenne pas en compte les propositions de la Coalition. «Après avoir écouté le doyen qui a servi ce pays à tous les niveaux, nous avons compris que nous devons désormais nous unir pour regarder dans la même direction. La Cour Suprême jouera toutes sa participation et nous resterons à vos côtés », a promis Hamet Sam.
Amadou Kodio
Source : Afrikinfis-Mali