Le sort d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) préoccupe la communauté internationale. À l’unisson, elle réclame sa libération. L’Union africaine s’inquiète pour sa santé et critique les conditions de détention du président démissionnaire. Une démission qui pose question auprès de ses soutiens comme Ibrehima Taméga. Il préside l’organisation de jeunesse de la Convergence des forces républicaines.
RFI : Le président Keïta a présenté sa démission dans la nuit de mardi à mercredi. Vous demandez sa libération ?
Ibrehima Taméga : Il ne s’agit pas là d’une démission de gré. Il s’agit d’une démission forcée. Vous savez, quand on a des militaires qui vous entourent, qui vous obligent à écrire une déclaration, à signer cette déclaration, à démissionner, on ne va pas dire que c’est une démission de gré. Et donc, aujourd’hui, c’est là où nous estimons que le chef de l’État, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale sont actuellement séquestrés par des militaires à Kati.
Et si leur libération intervient, que se passe-t-il ensuite de votre point de vue ?
Nous espérons très rapidement le retour à l’ordre constitutionnel. Le président de la République a été démocratiquement élu. Il convenait qu’il termine son mandat comme le prévoit la Constitution, et qu’à terme de son mandat, il y ait des élections transparentes qui soient organisées.
Si la libération du président IBK et des autres responsables intervient, est-ce que vous pensez qu’une réinstallation au pouvoir est encore possible ?
Cela a été le cas dans certains pays. Nous comptons, nous osons compter sur l’intelligence de ceux qui ont fait le coup d’État, nous devons compter sur leur intelligence pour revenir à la raison, pour qu’on discute entre Maliens, pour qu’ils contribuent à permettre le retour à la normalité. Si le chef de l’État devait être remis à sa fonction, ce serait une belle chose dans un pays comme le Mali et ce serait un exemple à donner aux autres pays de la sous-région.
Le Mali est un grand peuple malgré tout. Nous sommes une jeune démocratie certes, mais nous sommes un grand peuple de dialogue. J’ose faire confiance à l’intelligence de tous les acteurs locaux, qu’ils soient militaires, qu’ils soient politiques, qu’ils soient membres de la société civile. Personne ne souhaite aujourd’hui voir ce pays sombrer. Je suis convaincu que nous serons en mesure de nous écouter, de nous asseoir autour d’une même table, conformément à la volonté du chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta bien avant le mardi, le triste mardi précédent, de nous asseoir et de réfléchir ensemble sur comment faire en sorte que le pays sorte de cette situation, de cette impasse.
Est-ce que vous participeriez à une transition politique civile dans laquelle le président IBK n’aurait pas sa place ?
Pour le moment, notre seule exigence est bien entendu la libération immédiate du chef de l’État. Le retour à la normalité.
RFI