Au Mali, une double attaque terroriste a visé les localités de Koury et Boura, dans le cercle de Yorosso, dans la région de Sikasso, au sud-est du pays. Le bilan est de sept morts à Koury où trois gendarmes, deux douaniers et deux chauffeurs routiers ont été tués. Les deux attaques ont eu lieu de manière concomitante.
C’est entre 22 heures et 23 heures que des hommes armés se sont attaqués à un poste de contrôle à l’entrée de la ville de Koury. À cet endroit se trouvent la gendarmerie, les douanes et un service de la mairie. Selon Técoura Daou, le maire de Koury, les assaillants sont arrivés à motos, suivis d’un véhicule. Leur nombre reste encore indéterminé. Sans sommation, ils ont ouvert le feu sur les agents en uniforme, puis sont entrés dans la gendarmerie, où ils ont volé des armes. Avant de repartir aussi vite qu’ils sont arrivés en direction du Sud.
Quasi simultanément, c’est la localité de Boura, à quelques kilomètres de là, qui a aussi essuyé un assaut. D’après Doubakalo Dioma, membre du conseil communal de Boura, vers 23 heures, une dizaine d’hommes sont arrivés à moto également. Ils ont tenté d’encercler la cour du sous-préfet et ont ouvert le feu. Mais la garde de la sous-préfecture a pu repousser l’assaut qui aura duré en tout une trentaine de minutes. Pas de victimes à déplorer pour le moment à Boura, mais un garde a été blessé au pied.
Une zone jusqu’ici épargnée
Ces attaques ont eu lieu dans le sud-est du pays, une région qui jusque-là avait été plutôt préservée de l’insécurité. En effet, cette zone se situe à plusieurs centaines de kilomètres du centre du Mali où groupes terroristes et conflits communautaires font beaucoup de victimes. Boura néanmoins avait déjà subi une attaque similaire, l’année dernière, contre la gendarmerie. D’après Doubakalo Dioma, le sous-préfet, certains gendarmes ou membres du conseil communal avaient été avisés de l’attaque d’hier. Un groupe armé avait envoyé il y a une dizaine de jours des SMS, pour l’annoncer. Ces messages n’étaient pas signés.
Plusieurs véhicules des forces armées maliennes avaient donc été déployés dans la région la semaine dernière. Ils sont repartis vendredi matin, quelques heures avant l’attaque contre la sous-préfecture. « Les assaillants étaient donc très bien renseignés », confie, inquiet, Doubakalo Dioma.
Publié le 20-05-2019