Le gouvernement Dr Choguel Kokalla Maïga compte 28 ministres dont trois délégués et six femmes.
Un constat se dégage au premier coup d’œil : cette façon délicate de réussir le mariage entre technocrates, politiques et société civile. Le gouvernement Dr Maïga, annoncé pour dimanche au plus tard est finalement publié ce vendredi, un jour cher au M5-RFP. Une symbolique ?
En termes de quota, le M5-RFP se taille la part du lion avec au moins six départements. Juste retour des choses ? Il s’agit des ministères de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement durable ( Modibo Koné ), de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec institutions (Ibrahim Ikassa Maïga). Mais aussi des portefeuilles de l’Éducation nationale (Sidibé Dedéou Ousmane), de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Bakary Doumbia).
À ces personnalités bien connues s’ajoutent les ministères délégués auprès du Premier ministre, chargé de réformes politiques et institutionnelles (Fatoumata Sekou Dicko), et auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’action humanitaire, de la solidarité, des réfugiés et des déplacés (Imam Oumarou Diarra). Celui-ci dirigeait les prières lors des meetings du M5 sur le boulevard de l’indépendance.
Le nouveau gouvernement comprend également plusieurs partis politiques notamment l’ADP-Mali avec son président en exercice (Youba Ba) comme ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’élevage et de la pêche. De même que l’URD qui dispose du ministère du Travail, de la fonction publique et du Dialogue social (Diawara Awa Paule Diallo).
Les mouvements signataires de l’Accord d’Alger ne sont pas laissés à la gare du train de la transition. Ainsi la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui reste représentée par Mossa Ag Attaher qui garde le portefeuille de la Jeunesse et des Sports. De son côté, la Plateforme des mouvements du 14 juin occupe le ministère de la Communication et de l’Économie numérique (Me Harouna Mamadou Toureh).
Les militaires, anciens du défunt CNSP aussi demeurent représentés en force dans le gouvernement. À la Défense et anciens Combattants, le colonel Sadio Camara marque son retour. De même que le colonel-major Ismaël Wagué au ministère de la Réconciliation et de l’Application de l’accord d’Alger. À signaler que le colonel Modibo Koné est remplacé par le colonel-major Daoud Aly Mohammedine et le lieutenant-colonel Abdoulaye Maiga reste au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il poursuivra les préparatifs de la tenue d’élections propres.
Au calcul, le nouveau gouvernement compte 18 nouveaux entrants. Et pas des moindres ! Des noms biens connus des Maliens se retrouvent sur la liste. C’est le cas de Mahamadou Kassogué, le procureur général de la République, ancien du pôle économique et financier qui s’installe au ministère de la Justice. La lutte contre la corruption en particulier et la bonne distribution de la justice en général sont un des nombreux chantiers que la transition promet d’entamer.
C’est dire que les attentes seront grandes pour ce magistrat réputé notamment sur les dossiers de mal malversations présumées qui sont relevées par les rapports du vérificateur général de la République. À la diplomatie également un poids lourd signe son retour, Abdoulaye Diop, déjà ministre des Affaires étrangères sous le président Ibrahim Boubacar Keïta. Il était le chef de la diplomatie au moment de la signature de l’Accord d’Alger en 2015.
A. CISSÉ
Source: L’Essor