Moulaye Zeini est porteur d’un message du président de transition à l’adresse du président Abdelmadjid Tebboune, signe pertinent de la volonté des dirigeants maliens d’approfondir la relation privilégiée avec l’Algérie.
Le Mali retrouve, quelques semaines après le coup de force qui a mis en émoi la communauté de l’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine et les Nations unies, un net regain de sérénité avec l’annonce d’un gouvernement d’union nationale conduit par le chef de file de la coalition civile du M5-RFP. En effet, le nouveau président de transition, le colonel Assimi Goïta, a nommé vendredi, sur proposition du Premier ministre, Choguel Kokala Maïga, les nouveaux membres du gouvernement. Selon le décret présidentiel, dans cette liste comprenant 25 portefeuilles ministériels et trois ministres délégués, le colonel Sadio Camara a été nommé ministre de la Défense et des anciens combattants. Mahamadou Kassogue a pris le portefeuille de la Justice et des droits de l’homme, garde des sceaux. Ismaël Wagué, autre meneur du putsch d’août, conserve le portefeuille de la Réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, chargé de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Un éminent membre du Mouvement du
5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5/RFP), collectif d’opposants, de religieux et de membres de la société civile, Ibrahim Ikassa Maïga, nommé à la tête du ministère de la Refondation de l’Etat, fait son entrée dans ce gouvernement annoncé comme étant «d’ouverture» et «inclusif» par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, lui aussi chef de file du M5-RFP. M. Maïga, qui fait partie du Comité stratégique du M5-RFP, est également membre du bureau politique de l’URD, parti de l’ancien principal opposant décédé en décembre 2020, quelques semaines après sa libération par un groupe terroriste, Soumaïla Cissé.
Le ministre Abdoulaye Diop, qui faisait partie du gouvernement sous le président Ibrahim Boubacar Keïta, retrouve son poste aux Affaires étrangères. Abdoulaye Diop n’est pas un inconnu pour Alger où il a effectué ses études à l’ENA avant de devenir le chef de la diplomatie malienne.
A ce titre, il a conduit la délégation, forte de pas moins de cinq ministres, aux négociations de l’Accord d’Alger dont il est l’un des garants et architectes. En témoigne la présence, depuis hier, à Alger, de son ancien bras droit, Moulay Zeini, expert de l’ONU sur les trafics d’armes au Sahel, ancien directeur de cabinet du président de la Commission de l’Union africaine, le tchadien Moussa Faki, et actuel ministre-conseiller spécial du président de transition, le colonel Assimi Goïta. Moulay Zeini est porteur d’un message du nouveau président de transition à l’adresse du président Abdelmadjid Tebboune, signe pertinent de la volonté des dirigeants maliens d’approfondir la relation privilégiée de leur pays avec l’Algérie.
Les liens traditionnels et forts qui ont toujours existé entre les deux pays ne peuvent que se renforcer, à la lumière de la nouvelle donne, et bénéficier, par voie de conséquence, au processus d’Alger dont la mise en oeuvre, dit-on à Bamako, devrait connaître une nouvelle dynamique, conformément aux attentes du peuple frère et voisin confronté à de multiples crises pour la solution desquelles l’Algérie n’a jamais ménagé ses efforts et son soutien.
Source: L’Express